Une enquête est en cours. C’est au petit matin, le lundi 31 août 2020, que Victoire Faugeron arrive sur les lieux. Alertée dans la nuit par ses voisins qui s’occupaient de ses trois brebis et de son bélier pendant ses congés, elle est rentrée sur le champ. « On a retrouvé la brebis blessée, une autre était dévorée et un bélier mort. Il en reste une seule. » Un choc pour cette particulière qui avait emménagé à Mauves-sur-Loire, dans la Loire-Atlantique, au mois de mars et avait décidé d’acheter des moutons pour « tondre les parcelles autour de chez nous ».
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« Une brebis presque entièrement mangée »
Mélanie Giraud, technicienne assermentée de la Fédération de chasse de la Loire-Atlantique, s’est rendue chez Victoire Faugeron dès le mercredi matin. À son arrivée, alors que les carcasses avaient été débarrassées, elle n’a constaté aucune trace au sol en raison de la sécheresse. Impossible donc de retracer le chemin des prédateurs, quels qu’ils soient. « J’ai tout de suite pensé à un chien, mais selon les photos des cadavres, il n’y avait aucune trace de morsures à d’autres endroits », typique d’une attaque de chiens.
Pourquoi le sanglier ? « Le grillage à moutons a bien été soulevé par des sangliers. » De plus, le bélier retrouvé mort à côté de « la brebis presque entièrement mangée », présente une balafre sur le flanc « qui pourrait correspondre à une blessure de sanglier, un coup de défense par exemple, comme lors des contacts entre chiens et sangliers », détaille encore Mélanie Giraud.

« C’est très, très rare et inconcevable »
Le sanglier « est un animal opportuniste, un charognard. Il mange des animaux morts, mais de là à s’attaquer à un animal vivant aussi gros, c’est du jamais vu. C’est très, très rare et inconcevable », juge la technicienne.
Un constat partagé par les éleveurs du coin « qui n’ont jamais vu ça », relate de son côté Victoire Faugeron, qui se dit « déboussolée » par ce qui s’est passé. « C’est inconcevable, nos clôtures étaient bien solides », regrette-t-elle.
Denis Dabo, directeur de la Fédération de chasse de la Loire-Atlantique, affirme « que ça ne serait pas la première fois non plus. Il y a déjà eu des cas similaires dans le sud de la France et en Espagne. » Et de poursuivre, « on a eu la même suspicion à Bouguenais, dans la Loire-Atlantique, un particulier nous avait appelés parce que ses moutons avaient été mangés par des sangliers. »
Quelle est la suite ? « On reste hyperprudents », affirme Denis Bono. Une enquête est en cours et Mélanie Giraud envisage de faire intervenir des chasseurs locaux ou un louvetier. Des décisions dont les risques seront évalués et qui seront prises en accord avec la préfecture.
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