Jusqu’ici, le prix du lait de 2021 surpasse son niveau de 2020 chez la plupart des opérateurs de la filière. Mais les hausses, qui oscillent généralement entre 1 % (Sodiaal) et 2 % (Lactalis) sur les 8 ou 9 premiers mois de l’année d’après l’Observatoire de L’Éleveur laitier (1), sont insuffisantes au regard de la flambée des charges.
L’indice Ipampa lait de vache (2), suivant les charges en élevage et accessible sur le site de l’Institut de l’élevage (Idele), croît continuellement depuis le mois de juillet 2020. Un an plus tard, il a bondi de 8,6 %.
Un « effet ciseau » préoccupant
« Les trois indicateurs majeurs des marchés qui dictent aujourd’hui le prix du lait ont progressé, mais pas assez pour éviter l’effet ciseau », constate finalement L’Éleveur laitier. La clause de concurrence a également joué « l’effet d’un plafond de verre » chez certains opérateurs.
Entre janvier et août 2021, la valorisation beurre poudre a gagné 72 €/1 000 litres quand le prix du lait allemand a progressé de presque 15 €/1 000 litres. Concernant l’indice Insee des prix de vente sortie usine, la hausse enregistrée reste « très loin des espoirs nés de la loi Egalim et de l’objectif à atteindre du plan de filière d’un prix de revient TPQC de 408 €/1 000 litres », écrit L’Éleveur laitier. La valeur de l’indice Insee n’a pris que 8 € entre le premier trimestre et le mois de mai (qui a servi à poser la référence d’août).
Sur la fin de l’année, « personne n’imagine aujourd’hui un retournement de la conjoncture » et « les prochaines négociations avec la grande distribution seront essentielles pour le prix du lait à venir. » Affaire à suivre.
> Pour aller plus loin : Observatoire, hausse du prix du lait mais loin de celle des charges (31/08/2021) sur le site de L’Éleveur laitier
(1) Lait à 42/33 qualité super A hors ristourne et complément annuel. Pour Sodiaal, 10 % de lait B mensuel hors saisonnalité.
(2) Ipampa signifie indice des prix d’achat des moyens de production agricole.