Les jeunes qui vivent en zone rurale sont beaucoup plus susceptibles de partir plus tôt de chez leurs parents que les jeunes habitants en ville, souligne l’Insee dans un document publié ce jeudi 4 septembre 2025. D’après l’institut de statistiques, « à 17 ans, 25 % de ceux qui vivaient dans une commune rurale à leur entrée en 6e ont quitté le domicile parental, contre seulement 4 % de ceux ayant grandi dans une zone urbaine dense ; à 18 ans, ils sont 51 % dans ce cas, contre 16 % ». À l’inverse, les jeunes ayant évolué dans des zones urbaines plus denses restent plus longtemps chez leurs parents. À 26 ans, un jeune sur six n’a jamais décohabité – soit 17 % contre 10 % en moyenne sur l’ensemble du pays.

Poursuite d’études
Ces départs sont principalement motivés par le parcours scolaire. « Environ un jeune sur six (16 %) décohabite durant ses études secondaires (lycée, centre de formation d’apprentis, etc.). Cette part est assez marginale dans les zones urbaines denses (6 %), mais concerne 28 % des jeunes issus de communes rurales », précise l’Insee. Les jeunes qui partent à cette période veulent souvent se rapprocher d’un établissement scolaire et résident alors en internat. Pour la grande majorité (54 %) de ces jeunes, ils obtiennent un diplôme professionnel, pour lesquels les parcours sont plus rares et nécessitent donc de s’éloigner.
L’entrée dans les études supérieures est également un motif important de décohabitation. « À origine sociale identique, un jeune vivant dans l’urbain dense a près de trois fois moins de chances de quitter le domicile parental à l’entrée dans l’enseignement supérieur qu’un jeune issu d’un autre type de commune », souligne l’Insee. Ce phénomène est amplifié selon l’orientation économique de la zone d’origine.
En moyenne, en 2022, 94 % des néobacheliers résidant dans une zone d’emploi spécialisée dans l’agriculture quittent leur zone d’emploi à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Ce chiffre descend à 89 % pour les zones spécialisées dans le tourisme et à 43 % pour les grandes agglomérations qui concentrent de nombreuses fonctions.
Migration vers les villes
Sans surprise, les départs se font vers les zones urbaines, pour rejoindre notamment les pôles universitaires. En 2022, 82,8 % des places offertes aux néobacheliers étaient situées dans les grandes agglomérations contre 4,1 % dans des zones résidentielles, 1,1 % dans des zones industrielles et 1 % dans des zones agricoles.
Le départ se fait aussi, dans une moindre mesure, lors de l’entrée dans l’emploi : 38 % des jeunes résidant en zone rurale partent dans une ville à l’entrée dans la vie active.