Dans cette région qui relève de trois bassins hydrographiques et autant d’agences de l’eau (1), il était prévu d’ajouter 951 nouvelles communes aux 1 367 déjà classées en 2017 au titre de la directive européenne sur la pollution par les nitrates. 425 localités, situées essentiellement dans le Morvan et le Charolais et sur le bassin Loire-Bretagne, ont finalement été extraites du projet de zonage « zones vulnérables ».

Un grand soulagement

Dans le berceau d’élevage extensif charolais, la révision des secteurs soumis à la directive nitrates avait suscité de grandes incompréhensions compte tenu des caractéristiques de ce territoire : majorité de prairies permanentes, chargements inférieurs à 1,4 UGB/ha, apport d’azote minéral très faible voire inexistant, forte proportion de forêts.

 

Depuis novembre 2020, les organisations professionnelles contestaient l’absence de concertation et la sincérité d’une partie des analyses réalisées. « La prise en compte de la méthode du percentile 90 donne un poids démesuré aux résultats atypiques dans les séries comprenant peu de mesures », dénonçaient-ils.

 

Dans ce contexte, la décision de retrait, annoncée par le préfet de région quelques jours après une manifestation agricole tendue à Dijon (hasard du calendrier ?), est considérée comme du bon sens. Pour mesurer l’impact réel de l’agriculture dans l’évolution de la qualité de l’eau superficielle et souterraine, une expérimentation va être lancée.

 

L’étude, menée en concertation avec les chambres d’agriculture, les administrations et les organismes scientifiques, tentera aussi de cerner les évolutions liées au changement climatique. « L’été, en l’absence d’écoulement d’eau, on assiste à des phénomènes de concentration », note Fabrice Genin, président de la FDSEA de Côte-d’Or. Un phénomène complexe sur lequel il est difficile d’interagir.

 

(1) Loire-Bretagne, Rhône-Méditerranée-Corse et Seine-Normandie.