Aux États-Unis, l’herbicide à base de dicamba est autorisé depuis peu sur des sojas OGM tolérants à ce produit. Au 15 octobre, 2 708 réclamations liées à ce produit ont été déposées auprès des agences en charge de l’agriculture faisant état de dégâts importants sur les parcelles voisines dus à la dérive du dicamba. Près de 1,5 million d’hectares de soja ont été touchés, soit environ 4 % de la sole américaine de cette culture, ainsi que des champs de tomates, de pastèques, de melons, de citrouilles, de légumes, de tabac, des vignes, voire des jardins de particulier, détaille l’agence américaine de l’environnement (EPA).
Un herbicide prompt à s’évaporer et à dériver
Les agriculteurs touchés ont en général fait état de feuilles de soja qui se bombent et se plissent. Les moissons étant encore en cours, l’impact sur les rendements n’est pas encore connu.
Les causes de l’éparpillement du désherbant font l’objet d’un débat, les fabricants mettant en cause une mauvaise utilisation du produit par les agriculteurs tandis que certains chercheurs et agriculteurs mettent plutôt en avant la nature même du produit, prompt selon eux à s’évaporer et à dériver dans l’air.
Nouvelles consignes d’application
Pour tenter de limiter les problèmes liés à l’utilisation de ces nouvelles formes du dicamba, actuellement autorisées jusqu’en novembre 2018, l’EPA a émis en octobre de nouvelles consignes sur son application.
« Nous continuons à écouter les remarques des acteurs concernés et surveillons si les changements récents apportent des améliorations afin de décider si nous continuerons à autoriser l’utilisation du dicamba sur les plantes déjà levées au-delà de la saison 2018 », a indiqué un porte-parole de l’EPA.
« Notre objectif est de prendre une décision l’année prochaine à temps pour que les agriculteurs puissent acheter leurs semences en toute connaissance de cause pour la saison suivante », a-t-il ajouté.