Une annonce qui a tout l’air d’un cadeau de noël. En ce début décembre 2023, le comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’humanité de l’Unesco a validé la candidature « Transhumance, déplacement saisonnier des troupeaux ». Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, et Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, saluent cette inscription.

Les professionnels du pastoralisme et de l’élevage, eux, s’en félicitent : « cette décision est le résultat d’un travail collectif de longue haleine »meée notamment par le Coram (Collectif des races locales de massif) , déclare l’Interprofession du bétail et des viandes (Interbev) dans un communiqué ce mercredi 6 décembre 2023. Le dossier inscrit la transhumance comme étant « un déplacement saisonnier de personnes et de leur bétail entre plus régions géographiques ou climatiques ».

Plan de sauvegarde

La démarche pour inscrire la transhumance sur la liste des candidates a été initiée par l’Italie, la Grèce et l’Autriche en 2019. Depuis d’autres pays ont rejoint les rangs de ses défenseurs : Albanie, Andorre, Croatie, France, Luxembourg, Roumanie, Espagne… Tous se sont mobilisés dans le but de faire « reconnaître le rôle de la transhumance comme source de résilience sociale et économique », explique le gouvernement français dans son communiqué du 6 décembre 2023. Pour l’interprofession, l’enjeu n’est pas seulement culturel : « L’inscription soutiendra également les politiques publiques visant à protéger cette pratique (risque de prédation par le loup, par exemple) et influencera les stratégies nationales de développement durable ».

Le Collectif des races locales de massif, soutenu financièrement par le ministère de l’agriculture, a ainsi élaboré un « plan de sauvegarde et de valorisation de la transhumance », explique Interbev. Une analyse de risques y est intégrée, concernant les métiers, les espaces, les troupeaux ainsi que les risques liés aux enjeux environnementaux. L’inscription au patrimoine de l’Unesco reconnaît que cette pratique « a un impact bénéfique sur les écosystèmes, préserve les races locales et améliore la fertilité des sols et la biodiversité ».