Favoriser l’échange de pratiques et de savoir-faire entre les agriculteurs et utilisateurs et non utilisateurs de PNPP, tel est le but de l’appel à projet national auquel ont participé la Confédération paysanne et l’association pour la promotion des préparations naturelles non préoccupantes (Aspro PNPP). Un travail bibliographique et d’enquête a été réalisé et les premiers résultats ont été communiqués à la mi-novembre à Périgueux (Dordogne).
Il ressort que ces préparations sont utilisées par des personnes qui sont en bio ou pas. Certains utilisent encore des pesticides mais beaucoup moins, ou d’autres pas du tout. « Les alternatives aux pesticides sont possibles dans toutes les productions quelle que soit la taille des fermes », insiste Damien Houdebine, secrétaire national de la Confédération nationale.
Enquête sur 40 exploitations
L’enquête a été menée sur 40 exploitations de taille différente, sur une grande diversité de productions (grandes cultures, maraîchage, arboriculture) sur quatre zones géographiques. Les exploitants ont pu témoigner de la diversité des préparations utilisées et de leur mode d’application.
94 préparations ont ainsi été répertoriées, auxquelles sont associés de nombreux objectifs : limiter le développer de maladies, la propagation d’insectes, stimuler la croissance végétative, la fructification, stimuler la vie des sols. Certaines ont donné lieu à la création de fiches techniques.
Thierry, céréalier dans le sud de l’Eure, témoigne via une vidéo : « Mes macérations à base d’argile, d’ail, d’argile plus savon noir, m’ont permis de supprimer pas mal d’insecticides sur mon colza. Tous les ans, je fais des bandes témoins pour voir si le système est viable. On se retrouve avec des écarts infimes entre macérations et produits chimiques pour un coût économique très raisonnable. » Le coût de traitement sur son blé avec un fongicide traditionnel est de 75 €/ha et avec des préparations naturelles, on est à 22 €/ha.
La durée moyenne d’utilisation est de cinq ans, la réappropriation de recettes anciennes est donc assez récente. Ces préparations peuvent être appliquées tout au long de l’année et font l’objet d’usages aussi bien préventifs que curatifs. Plus de la moitié des utilisateurs utilisent de l’extrait fermenté ou du jus de consoude. Or cette plante n’est pas autorisée pour la fabrication de PNPP.