Quelques mois après avoir structuré l’initiative en association, les partenaires du contrat de solutions ont fait un point d’étape ce 7 novembre. « Le monde agricole est en mouvement, il est important de pouvoir en mesurer l’évolution », estime Éric Thirouin, tout en présentant quelques indicateurs de suivi.
> Pour en savoir plus :Contrat de solutions — 292 pistes pour utiliser moins de phytos (26/02/2018)
> Voir aussi : Phytos — Le ministre signe « enfin » le contrat de solutions lancé par la FNSEA (26/02/2019)
En 2019, les surfaces dont les traitements fongiques sont raisonnés avec un OAD sont en augmentation annuelle de 10 % en pommes de terre (fiche 14) et de 14 % en blé (fiche 46). « Vis-à-vis des objectifs fixés dans le contrat, nous sommes sur la bonne trajectoire », affirme-t-il.
Les variétés de pommes de terre résistantes au mildiou (fiche 5) ont été plantées sur 1 760 ha en 2019 pour la production de plants, soit une hausse de 11,5 % en un an. « On est encore sur des surfaces faibles, ce qui montre qu’un temps d’appropriation est nécessaire », estime Éric Thirouin. Les variétés de betteraves tolérantes aux maladies foliaires (fiche 8) ont été déployées sur 8 % de surface en plus (2018 versus 2017).
Quelques chartes riverains signées
L’association de colza avec des légumineuses gélives (fiche 2) concernait en 2018 12 % des surfaces, contre 3 à 5 % en 2017. « L’objectif d’atteindre 25 à 30 % à l’horizon de 2025 est atteignable », commente-t-il. Le développement du biocontrôle, dont la part de marché est aujourd’hui de 8 %, est notamment porté par le fort développement de l’utilisation du soufre contre la septoriosedu blé (fiche 29). Les surfaces concernées ont doublé en un an.
Les chartes de bon voisinage (fiche 36) connaissent un bilan plus mitigé malgré l’actualité. « Nous regrettons un frein des pouvoirs publics, déclare Éric Thirouin. Il y a eu des consignes données par les ministères aux préfets dans les régions pour attendre avant de les signer des chartes. » Seuls quelques départements les ont signées (Seine-et-Marne, Loiret, Essonne, Eure-et-Loir, Rhône, Ain) ; d’autres initiatives sont en cours.
Quatre régions pilotes
Une personne a été recrutée par l’APCA dans le but de déployer le contrat de solutions dans toutes les régions. Quatre régions ont été choisies pour un déploiement prioritaire en 2020 : le Centre, les Pays de Loire, la Normandie et Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca). Les actions, actuellement en construction, seront ensuite généralisées à l’ensemble de la France. « L’objectif est d’aller chercher tous les agriculteurs, y compris ceux qui ne font pas partie de nos réseaux », explique Philippe Noyau, secrétaire adjoint de l’APCA (assemblée permanente des chambres d’agriculture).
Temps forts
Le 18 novembre, le contrat de solutions va tenir un webinaire (conférence interactive en ligne) pour permettre aux agriculteurs d’échanger avec des experts. Trois thèmes seront abordés en deux heures (17h30-19h30) : la gestion des adventices, le biocontrôle et le numérique.
L’association a par ailleurs annoncé la tenue, le 12 décembre, d’un premier forum ouvert à l’ensemble des parlementaires, aux ONG, aux associations de consommateurs, ainsi qu’à la presse. Le but de cet événement est aussi d’aller chercher les initiatives et les idées nouvelles. L’association souhaite s’ouvrir aux start-ups, tous domaines confondus, qui œuvrent à la diminution de l’usage et des impacts des produits phytosanitaires. « C’est l’occasion pour les start-ups de se faire connaître, voire de trouver un financeur », affirme Éric Thirouin.