Les images diffusées en février 2016, par l’association L214, sont insoutenables. C’était la deuxième des huit vidéos diffusées depuis octobre 2015 par l’association. Cette vidéo va donner lieu au premier procès du genre qui va attirer beaucoup de monde.
Passible de prison
En effet, un des employés du Vigan sera jugé jeudi devant le tribunal correctionnel d’Alès pour avoir exercé des « sévices graves et actes de cruauté envers un animal tenu en captivité ». Ces délits sont passibles de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Il est notamment reproché à cet employé d’avoir utilisé, sans nécessité et à plusieurs reprises, une pince à électronarcose sur le museau de brebis et d’avoir violemment jeté des moutons par-dessus une barrière.
Les deux autres salariés seront jugés pour avoir « exercé volontairement des mauvais traitements » sur des animaux captifs (amendes possibles : 750 à 3 500 euros selon les infractions retenues). La communauté de communes du Pays viganais, responsable de l’abattoir au moment des faits, devra, elle, répondre de plusieurs infractions à la réglementation sur l’abattage des animaux.
Beaucoup de monde
Les salles ont été aménagées, selon la presse régionale, pour recevoir un public nombreux, avec retransmission des débats et salle de presse installée dans la bibliothèque. Près d’une dizaine d’associations dont l’OABA, sont partie civile. Et toutes ces associations entendent faire de ce procès, un procès « exemplaire ». L’association L214 espère démontrer qu’il s’agit de dysfonctionnement généralisé alors que la communauté de communes du Pays viganais pointe les comportements individuels des salariés incriminés.
Audit
Cette dénonciation régulière, vidéos à l’appui, des maltraitances dans certains abattoirs, a abouti à la création de la commission d’enquête sur les abattoirs, présidée par Olivier Falorni. Un audit a été réalisé par les préfets, à la demande du gouvernement. 259 abattoirs ont été contrôlés par les préfectures, soit 460 chaînes d’abattage. Le niveau de maîtrise des risques est satisfaisant dans 20 % des cas, acceptable dans 49 %, insuffisant dans 31 % des cas (parfois il s’agit de manque de documents). La non-conformité des dispositifs d’étourdissement concernait 39 chaînes. En février 2017 l’Assemblée nationale a voté, en première lecture et à la surprise générale, la pose obligatoire de caméras dans tous les établissements d’abattage. Reste à passer devant le Sénat lors de la prochaine législature.
Repris par les éleveurs
L’abattoir, quant à lui, a été rouvert un mois après le scandale. Il traite les animaux d’une centaine d’éleveurs qui travaillent en circuit court. Un collectif d’une quarantaine d’entre eux a été choisi pour reprendre l’abattoir au 30 avril dont veut se séparer la communauté de communes.