Les vergers spécialisés restent souvent tributaires de l’emploi des produits phytosanitaires. Alto (voir l'encadré) vise donc à développer de nouveaux systèmes de production de fruits très bas intrants, voire sans pesticides, associés à un travail du sol limité ou à enherbement total. « Il s’appuie sur la relation plutôt positive observée entre le niveau de biodiversité et le fonctionnement général des agrosystèmes», souligne Jean-Michel Ricard du CTIFL.

Parmi les leviers employés : la diversification des espèces, des variétés cultivées et des aménagements. Par exemple à Gotheron (26), des essences ont été implantées en haies doubles (strates arborée et arbustive). Elles apportent des abris d’hivernage (viorne tin, lierre…), des fleurs précocement (saule marsault, cornouiller mâle…) et jusqu'à l'automne, ainsi que des proies de substitution (érable champêtre, viorne lantane…).

Puceron cendré

Plus spécifiquement, sur puceron cendré, au bout de la quatrième année, les résultats montrent qu’il existe de nombreuses interactions en termes de régulation naturelle. Il y a toutefois une variabilité assez importante à différentes échelles (année, intraparcellaire, cultivar, âge du verger…).

«  Il faut donc continuer l’étude de l’ensemble des leviers testés tels que l'effet de barrière, de dilution de l'agencement spatial ou des plantes pièges ou répulsives. Reste aussi à voir si ces aménagements et pratiques sont favorables à l’ensemble des bioagresseurs, des travaux en cours", informe le spécialiste.