L’interprofession avicole de l’Auvergne Rhône-Alpes (Afivol) est habituellement discrète. Sur la scène régionale, les gallinacées et autres palmipèdes évoluent dans l’ombre des ruminants. Ils représentent pourtant la troisième filière animale de la Région. « Il était temps de faire savoir que nous existons car nous avons des choses à dire, résume l’éleveuse drômoise Hélène Bombart, présidente d’Afivol, qui avait convié la presse le 6 mai 2025 à Lyon. Nous avons des atouts pour contribuer à la souveraineté alimentaire nationale, même si le renouvellement des générations est un défi. »
Susciter des vocations
Alors que la volaille vient de détrôner le porc dans l’assiette des Français et qu’un poulet sur deux est importé, la filière régionale réagit. « Nous voulons créer 32 poulaillers en volaille de chair d’ici à 2030, indique le directeur d’Afivol, François Gaudin. Cela s’inscrit dans un objectif national de 400 poulaillers visant à reconquérir 20 % du marché intérieur. En œufs, la production nationale correspond à peu près à la consommation mais l’équilibre est fragile. Notre objectif régional à cinq ans est de créer 24 nouveaux poulaillers, sur un objectif national de 300. »
La région se distingue par une faible proportion d’élevages spécialisés et des dimensions très inférieures à la moyenne nationale. « Chez nous, la volaille est généralement un atelier complémentaire qui permet de sécuriser la ferme et d’installer des jeunes », souligne François Gaudin. L’acceptabilité sociale représente cependant un enjeu croissant. D’autant que le modèle régional évolue un peu. « Les poulaillers qui se construisent actuellement sont un peu plus gros : en moyenne 1 500 à 1 800 m² », indique Hélène Bombart.