« Un excédent de production européen est nocif pour les producteurs du continent, mais aussi pour les éleveurs des pays tiers, à l’image du Burkina Faso, qui subissent la revente à bas prix de notre poudre maigre », explique Boris Gondouin, vice-président de l’Apli, reçu ce mardi par Nathalie Barbe, la conseillère en charge des filières animales du ministre de l’Agriculture.

Responsabilisation du marché

L’association de producteurs, soutenue par European Milk Board, la Confédération paysanne et la Coordination rurale, fait la promotion d’un outil de régulation des volumes depuis plus de trois ans : le programme de responsabilisation du marché (PRM). D’après Sylvain Louis, président de l’Apli, il faudrait réduire la collecte européenne d’environ 5 % pour assainir le marché.

 

« En cas de crise, l’idée consiste à instaurer une réduction volontaire puis obligatoire des volumes collectés, compensés par des amendes données aux plus gros producteurs », explique Adrien Lefèvre, vice-président de Faire France, présent à la manifestation.

Soutien au ministère de l’agriculture

Autre revendication majeure : la mise en place effective des États-généraux de l’alimentation (EGA), notamment via le ruissellement des marges créées jusqu’aux producteurs. « La France est un pays précurseur en Europe et les fondements des EGA sont justes mais les résultats ne sont malheureusement pas opérationnels », constate Boris Gondouin, déplorant le manque d’implication des industriels et de la grande distribution « qui enfume » consommateurs, producteurs et ministère.

 

Selon l’Apli, Nathalie Barbe aurait confirmé la mise en place de contrôles dans les grandes et moyennes surfaces, ajoutant néanmoins « que tout ne se joue pas au niveau de l’État car nous ne sommes pas en système d’économie dirigée ».

 

La restructuration des organisations de producteurs (OP) a également été abordée lors de la rencontre au ministère : « Nous sommes pour des OP moins nombreuses, plus fortes, ouvertes aux coopérateurs, commerciales et transversales… Voire même internationales pour enfin redonner le pouvoir aux paysans sur la négociation du prix du lait », a conclu Boris Gondouin.