La Belgique a averti Hong Kong, la Côte-d’Ivoire et le Kosovo qu’ils ont été jusqu’à la fin de 2016 destinataires d’exportations frauduleuses de viande à partir d’un abattoir de Bastogne, dans le sud du pays, a indiqué l’autorité belge de sécurité alimentaire, l’Afsca, dans un rapport rendu public lundi 19 mars 2018. Une vaste fraude à l’étiquetage de viande de bœuf, avec notamment des modifications de dates suggérant une congélation récente, a été constatée sur ce site d’une société agroalimentaire, ce qui suscité une vive controverse en Belgique depuis une dizaine de jours.
Des contrôles trop « légers »
Denis Ducarme, ministre de l’Agriculture, a accusé l’entreprise de « pratiques mafieuses » et a exigé des explications de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), qui dépend de son ministère, et soupçonnée de légèreté dans ses contrôles concernant cette entreprise. Dans un rapport remis aux députés le 19 mars 2018, l’Afsca explique avoir alerté la justice après avoir pour la première fois constaté des irrégularités dans cette entreprise à Bastogne, en 2016, et avoir ensuite « respecté le secret de l’instruction ».
Il a fallu un an et demi pour qu’une perquisition ordonnée par le juge d’instruction saisi du dossier révèle l’ampleur de la fraude et aboutisse ce mois-ci à un retrait d’agrément et à des rappels de produits dans les supermarchés belges.
A priori, pas d’envoi vers l’Union européenne
Dans ce rapport, l’Afsca dresse une première liste des pays étrangers ayant travaillé avec cette entreprise. « Des exportations à partir de Veviba ont eu lieu jusqu’en octobre 2016 vers les pays tiers suivants : Hong Kong, Côte-d’Ivoire et Kosovo. Ces pays en ont été avertis le 9 mars 2018 par les voies diplomatiques appropriées », souligne l’agence belge.
Parlant de fraude « importante », l’Afsca précise que les systèmes européens d’alerte en cas de scandale sanitaire ont été activés pour recenser d’éventuels destinataires d’envois frauduleux au sein de l’Union européenne. « À l’heure actuelle, l’ampleur et le début de cette fraude ne sont pas connus », est-il mentionné.