Quand les porcs voisinent avec les vaches. « En 2011, je me suis installé avec mon père, éleveur allaitant, en créant un élevage naisseur-engraisseur de 100 truies productives, dans un bâtiment de 1 800 m² », explique Benoit Julhes. Un choix motivé par la technicité de cette production, les débouchés des porcs charcutiers sur des filières de qualité locales Porc de Montagne, Porc cantalou et IGP Salaison d’Auvergne, à Badailhac dans le Cantal.

« Nous dressons aujourd’hui un bilan positif de cette initiative, qui a généré une dynamique et fait évoluer l’exploitation avec le rapprochement en 2021 de l’exploitation laitière de Henri Calvet. Sa sœur, Marie-Françoise, a remplacé mon père à son départ en retraite. »

Le Gaec du Puech Laborie, qui emploie aussi un salarié à mi-temps, produit 3 000 porcs charcutiers pour le groupe Altitude, 530 000 l de lait AOP Cantal et bleu d’Auvergne (Volcalis-Altitude) avec 80 montbéliardes et des broutards avec 30 vaches salers. « La mixité de notre système sécurise un revenu qui permet des investissements pour moderniser l’exploitation », poursuit l’éleveur. La traite est robotisée avec pâturage depuis 2021. Une production d’électricité photovoltaïque a démarré au printemps 2024.

Fertilisation autonome

Les 175 ha de SAU, dont 110 ha de prairies permanentes, 40 ha de prairies temporaires, 14 ha de céréales et 11 ha de maïs ensilage, ont besoin de 18 500 unités d’azote par an. Le fumier des bovins en apportant 15 500, les achats extérieurs porteraient sur 20 % de ces besoins totaux sans le lisier de porc. Celui-ci permet une autonomie de la fertilisation et une économie annuelle nette (toutes charges d’épandage et de main-d’œuvre déduites) de 5 000 euros. Trois quarts du lisier produit, excédentaire par rapport aux besoins, est utilisé par des exploitations bovines voisines, qui en apprécient l’efficacité.

« Le traitement du lisier avec des bactéries et des levures réduit le taux d’azote ammoniacal de 50 % à 20 %, explique Benoit Julhes. Nous l’utilisons ainsi plus tôt en saison, en sortie d’hiver, sur l’ensemble des prairies et sur les céréales, en mai pour la préparation du maïs et à l’automne sur les céréales et les semis de prairies temporaires. Nous sécurisons notre système fourrager avec une première pousse précoce, appréciable au regard du changement climatique et de sécheresses estivales fortes et de plus en plus fréquentes. De plus, nos analyses de sol témoignent d’un taux de matières organiques très satisfaisant, associé à l’utilisation régulière et raisonnée du lisier de porc. » L’utilisation d’un épandeur à pendillard renforce l’efficacité de ce dernier.