Pas de réformes pour cause de mammites au Gaec du Pont de l’air à Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans la Manche. Gabriel et Benoît, deux frères, sont installés avec leurs fils respectifs, Corentin et Fabien. À quatre, ils mènent un atelier laitier et une activité d’engraissement de porcs. Si les éleveurs réforment en moyenne entre la deuxième et la troisième lactations, ils l’admettent : « Nous serions aussi bons en gardantnos vaches plus longtemps. » Et pour cause, la conduite d’élevage maintient en très bonne santé les 90 laitières prim’holsteins de la ferme,qui produisent900 000 litres par an. Les vaches affichent 15,3 kgde lait par jour de vie, contre 13,3 kg en moyenne sur des élevages similaires en Normandie en 2022, d’après Littoral Normand.

Le premier cheval de bataille des éleveurs, c’est l’hygiène. Dans la stabulation, le racleur passe huit fois en 24 heures. Les logettes sont nettoyées deux fois par jour pour être propres après la traite. Un apport de sable dans les logettes vient chasser l’humidité. « Avant, nous utilisions de la farine de paille. Avec l’arrivée du sable, nous avons éradiqué les mammites. » Le confort des vaches est soigné. « Nous sélectionnons des vaches pas trop grandes pour qu’elles rentrent dans les logettes », indique Corentin.

25 % de renouvellement

Du côté de la fertilité, les éleveurs sont satisfaits des progrès observés. Ils prêtent cette amélioration à leur passage en charte Bleu Blanc Cœur voilà huit ans. « L’alimentation est sans OGM, les vaches pâturent pendant six mois », explique Gabriel. Des graines de lin français se sont égalementintégrées dans la ration journalière. « Le lin joue sur la fertilité, j’en suis sûr », soutient l’éleveur.

La cause de réforme majeure revient aux problèmes de locomotion. Une dizaine de vaches sont concernées chaque année. Les chemins de pâture sont refaits tous les ans. Du sable vient recouvrir une base de gros cailloux, « pour un drainage efficace ».

« Finalement, ce sont les nouvelles qui poussent les anciennes vers la sortie », constate Corentin. Le taux de renouvellement est fixé à 28 %, « pour laisser une marge de sécurité en cas de pépin ». Clément Richard, conseiller d’élevage à Littoral Normand, indique que « sur des élevages similaires, la moyenne oscille entre 35 et 40 % ». En cas de surnombre, quelques génisses sont vendues. « Une gestion de l’effectif est faite deux fois par an. L’objectif est de se projeter pour mieux anticiper le renouvellement », appuie Corentin.

Claire Charrassin