Les éleveurs laitiers du groupement de vulgarisation agricole (GVA) de Massiac, dans le Cantal, ont été réceptifs aux propositions d’amélioration du travail présentées par Nicolas Juillard (1), ingénieur-conseil du BTPL. « L’agrandissement des exploitations, les éléments conjoncturels et les enjeux familiaux font que les éleveurs sont de plus en plus confrontés à des problèmes d’organisation du travail et de gestion du temps, souligne Nicolas Juillard. Les mesures à définir dépendront des objectifs : consacrer du temps à la gestion, diminuer la pénibilité des tâches et le temps d’astreinte, libérer du temps libre pour la famille, les loisirs, ou un engagement professionnel extérieur… Lister les tâches et gérer les priorités à l’échelle d’une journée n’est pas anodin. Libérer du temps pour (enfin) améliorer ses conditions de travail non plus. »

Du « lean-management » à l’automatisation

Le « lean-management » est un système d’organisation du travail venu de l’industrie qui met à contribution tous les acteurs afin d’éliminer les « gaspillages » qui réduisent l’efficacité de l’entreprise. Sur une exploitation, il s’agit de mieux ranger les outils, éviter tout déplacement inutile entre la nurserie, la salle de traite, l’alimentation… Il s’agit par exemple d’installer des barrières mobiles, des passages d’homme, des passages canadiens… 15 minutes perdues par jour, c’est 3,8 jours perdus par an !

Aux solutions techniques (revoir le mode d’alimentation, grouper les vêlages, réduire la fréquence de traite) peut s’ajouter un recours à une force de travail extérieure : déléguer la pension de ses génisses (20 heure par génisse), l’alimentation journalière à une Cuma (50 minutes par jour), confier la culture du maïs à un prestataire (9 h/ha d’ensilage)… L’embauche d’un salarié à temps plein a un « impact temps » de 1 589 heures par an et une traite par jour pour un coût de 33 000 €/an. Ce coût est réduit à 11 300 € pour 2 heures d’aide par jour. En parallèle, l’automatisation gagne du terrain avec les robots repousseurs de foin, robot aspirateur de lisier et robots de traite.

« Mieux communiquer entre associés et/ou salariés évite aussi de perdre du temps, précise Nicolas Juillard. Le passage de consignes, c’est comme un passage de relais à condition que ce qui est dit soit compris. S’assurer que celui qui vous écoute a compris, réaliser une nouvelle tâche avec l’exécutant ou encore faire des points réguliers sont autant de pratiques bénéfiques. »

(1) Invité à l’assemblée générale du GVA le 2 février 2024 à Massiac.