« Notre objectif est de maintenir nos prairies pendant au moins dix ans après leur rénovation », explique Jean-Philippe André, éleveur laitier à Percy-en-Normandie (Manche). Son associé Robin Joulan et lui accueillaient le 6 avril 2023 une porte ouverte organisée par la chambre d’agriculture de la Normandie. En bio depuis 2019, ils produisent 575 000 litres de lait sur 135 hectares de SAU.
Contenir les pertes
« Nous semons des espèces prairiales sous couvert de méteil afin de limiter la perte de production fourragère et limiter l’absence d’une parcelle de notre parcours de pâturage », explique Robin. Ce fut le cas en 2021 sur une prairie de 2 ha exclusivement pâturée. « Marquée par une forte présence de dactyle, elle souffrait d’un manque de fumure de fond », explique Jean-Philippe. Trois passages avec un outil à disques ont été réalisés dès septembre. Puis, le méteil a été implanté à l’aide d’un semoir pneumatique avec diffuseur à queue-de-carpe et roulé.
Le mélange était composé de 90 kg d’avoine, de triticale et de seigle, 50 kg de féverole, 10 kg de vesce et 10 kg de pois par hectare en semences fermières. Le mélange prairial a ensuite été implanté le même jour, avec le même semoir. Il associait 11 kg de ray-grass anglais, 2 kg de fléole, 5 kg de trèfle violet et 3 kg de trèfle blanc. Il intégrait aussi 1,5 kg de chicorée, 1,5 kg de plantain et un mélange pharmaceutique (1). « Cela représente un coût de 250 €/ha de semences prairiales », précise l’éleveur.
En mai 2022, le méteil a été enrubanné, avec un rendement estimé de 5 t de MS par ha. Trois semaines plus tard, la prairie a été pâturée. 18 mois après l’implantation, la plupart des espèces semées étaient visibles. Le pari semble gagnant, même si le trèfle est encore peu développé.
(1) Achillée millefeuille, pimprenelle, chicorée, plantain, sainfoin, lotier et légumineuses.