Depuis deux ans, le bâtiment de Christian Berthier, éleveur de 80 mères charolaises à Domecy-sur-Cure (Yonne) fonctionne à l’électricité solaire. « Lors de la construction de la nouvelle stabulation, le devis réalisé par EDF estimait les travaux à 16 000 euros pour 200 mètres de raccordement, se souvient-il. À cela, il fallait ajouter le surcoût lié à l’enrochement au niveau de la tranchée, environ 4 000 €, ainsi que 2 000 à 3 000 € pour le branchement électrique à l’intérieur du bâtiment. »
Christian envisage alors une autre piste : des panneaux solaires. Avec cette solution, 11 000 € suffisent pour rendre le bâtiment autonome. L’éleveur l’équipe de quatorze panneaux solaires au silicium de 80 watts, pour une tension en sortie de 24 volts. Cette dernière est convertie en 220 V. L’énergie est stockée grâce à deux batteries de 160 ampères (A). L’ensemble du local technique est logé dans un petit module préfabriqué, acheté d’occasion pour 2 000 €. « Cela m’a évité de faire du béton supplémentaire, précise-t-il. En plus, il est déjà isolé. »
Des panneaux au sol
Au départ, Christian avait prévu d’installer les panneaux sur le toit du bâtiment. Mais après la chute d’un ouvrier lors des travaux, il a compris que l’entretien pouvait devenir dangereux à cette hauteur.
À partir de matériaux récupérés, il a construit un support, afin de placer les panneaux au niveau du sol, à l’arrière du bâtiment. « Pour les nettoyer une fois par an, ou enlever la neige, c’est bien plus simple, lance-t-il. Il faudrait juste que je construise une barricade autour, pour les protéger des animaux sauvages. La solution idéale aurait été un système orientable par rapport au soleil, mais il coûte une fortune. » Avec plus de deux ans de recul, Christian n’a relevé aucun dysfonctionnement. Ce type de panneaux a une durée de vie estimée entre vingt-cinq et trente ans.
L’orientation des panneaux a été calculée pour bénéficier du soleil au maximum, malgré la présence une colline faisant de l’ombre en fin de journée. À l’usage, l’éleveur constate les limites du dispositif, lorsque le temps est couvert plusieurs jours d’affilée. Par temps nuageux, le relais affiche 0,6 A, alors qu’ il monte jusqu’à 7 A par temps ensoleillé.
Les équipements du bâtiment ont été prévus pour consommer a minima : des lampes LED, des caméras de surveillance, dont l’antenne « image » ne fonctionne que lors de son activation, et deux portes à enroulement automatique. Ces dernières constituent le poste le plus gourmand. « Nous avons eu du mal à évaluer leur consommation, explique Christian. Quand je ne les ouvre pas trop, les deux batteries peuvent tenir deux jours consécutifs sans être rechargées. » Il a cependant planifié l’achat de deux nouveaux panneaux (180 € pièce), ainsi que deux batteries supplémentaires (900 € par batterie), afin de gagner en souplesse d’utilisation. « C’est le parc de batteries qui constitue l’autonomie de l’installation », conclut l’éleveur.