«L’achat en commun d’un animal est plus compliqué que celui d’un matériel, soulignent d’emblée les heureux propriétaires de Malabar, un taureau salers, né le 6 novembre 2015 sur l’élevage Pate, dans les Ardennes, et acquis le 2 février 2017 à la station d’évaluation de Saint-Bonnet-de-Salers (Cantal). Il s’agit d’être d’accord sur son choix, sur les soins à lui apporter tout au long de sa carrière et sur la façon de coordonner son utilisation sur les trois exploitations. Moyennant quoi, nous accédons à une génétique qui aurait été financièrement hors d’atteinte à titre individuel. »

Les éleveurs ont remporté l’enchère très prisée pour un montant de 6 151 €. « Divisé par trois, nous retombons sur la valeur des mises à prix de 2 000 €. » Pour Marie-Paule Dabertrand et ses deux filles Marie-Pierre et Sylvie, installées à Rilhac-Xaintrie (Corrèze), cette acquisition partagée est une première. Le Gaec des Bruyères élève un double troupeau de 65 prim’holsteins et 35 vaches salers sur 140 ha. Le Gaec Fabre, conduit par François Fabre et son père Jean-Marie, a pour sa part « reconduit une expérience plusieurs fois réussie avec des voisins. » Les éleveurs conduisent 145 vaches salers, dont 70 % en race pure et 30 % en croisement charolais, sur 210 ha à Saint-Chamant (Cantal). Frédéric Canal, le troisième acquéreur, élève 72 vaches salers en race pure sur 106 ha tout en herbe à Rilhac-Xaintrie. Il possède un autre taureau en copropriété.

Malabar a fait son entrée au Gaec des Bruyères avec un lot de dix génisses de deux ans. Dix vaches ont ensuite été introduites dans le pré. Un premier test réussi. De plus, le jeune animal est docile. Il ira en juin chez Frédéric Canal dans un lot de taureaux du même âge. Au printemps prochain, début mars, le taureau sera introduit dans la stabulation du Gaec Fabre avec un lot de 30 à 35 vaches, puis il retournera chez Frédéric Canal pour un lot de génisses, et enfin au Gaec des Bruyères pour la mise à l’herbe des femelles prêtes à saillir. « Nos vêlages s’étalent entre décembre et mars, nous pouvons facilement jongler entre nos exploitations distantes de seulement 30 km. »

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Ce taureau de type « mixte élevage » cumule toutes les qualités que les éleveurs recherchaient pour valoriser la rusticité de la race salers, apte à produire et nourrir à moindre coût un veau par vache et par an. « Nous croyons depuis toujours en la race salers et à son shéma de sélection collectif. Nous avions repéré Malabar avant la vente aux enchères, à la fois sur son pedigree, sa morphologie et ses performances en station, précisent les éleveurs. C’est un animal complet qui correspond aux attentes de chacun d’entre nous pour faire progresser son cheptel. »