En l’absence de Marc Fesneau resté en France, les ministres européens de l’Agriculture se sont réunis le 23 janvier 2024 à Bruxelles pour le premier conseil de l’agriculture sous la présidence de la Belgique. David Clarinval, le ministre fédéral de l’Agriculture belge qui menait ce conseil, a pu donner le ton. « L’Europe doit plus que jamais assurer sa place dans un monde qui change. » Plus précisément, il a assuré que les prochains mois verraient les défis de la « compétitivité de l’agriculture européenne » et de « l’autonomie » au premier plan.
Dans un contexte de tension du monde agricole dans plusieurs pays de l’Union, David Clarinval entend « donner des réponses aux attentes légitimes des agriculteurs ». Il espère notamment avancer sur la question des nouvelles techniques génomiques (NGT) et l’utilisation durable des pesticides.
Le dialogue stratégique enfin lancé
La réunion des ministres de l’agriculture de l’Union européenne a également donné le départ du « dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture dans l’Union européenne » annoncé par la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, en septembre dernier. Pensé pour réunir représentants de filières, syndicats ou encore chercheurs, ce dialogue stratégique entend donner des réponses d’ici à septembre 2024, aux grands défis de l’agriculture européenne et définir les orientations des prochaines politiques agricoles.
Présent pour ce conseil des ministres de l’Agriculture européens, le vice-président de la Commission Maroš Šefčovič a tenté de déminer le terrain notamment sur la question du calendrier parfois jugé tardif ou sur la pertinence de ce dialogue à quatre mois des élections européennes de juin prochain. « Cette discussion arrive au bon moment et elle est très nécessaire », a assuré M. Šefčovič, avant d’ajouter qu’un « équilibre entre compétitivité et préservation de la nature » devra être trouvé.
La France vigilante
Pour représenter la France, Philippe Duclaud, directeur général de la performance économique et environnementale des entreprises au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a notamment apprécié que ce dialogue ramène « de la visibilité, de la fierté et des perspectives à nos agriculteurs ».
Avec des manifestations toujours plus vives en France, il souligne toutefois le besoin de répondre « aux inquiétudes, au mécontentement et parfois au mal-être exprimé de plus en plus fortement par les agriculteurs », le tout « sans surcharge administrative supplémentaire », prévient-il. Autre souhait relayé par le représentant français, « la reconnaissance stratégique de la production agricole et alimentaire […] élément clé de la souveraineté de l’Europe ».