« Certains tournesols semés en mai, voire au début de juin, sont encore de couleur jaune vert suite aux températures automnales et à la pluie de ces dernières semaines, observe Arnaud Micheneau, ingénieur régional de développement du Sud-Ouest chez Terres Inovia. Il paraît désormais très improbable de récolter à maturité et à la norme de 9 % d’humidité. Au-delà du 10 octobre, la maturation est très fortement ralentie. »

La récolte est « largement justifiée » à 12 % et 15 % d’humidité

« Il reste rentable de récolter un peu humide quitte à engager des frais de séchage, d’autant que le potentiel paraît au rendez-vous, poursuit-il. Choisir d’attendre pour baisser l’humidité, c’est risquer de perdre du rendement par égrenage (vent, oiseaux), d’impacter les préparations de sol pour les semis de céréales, voire de laisser le tournesol sur pied et de devoir le broyer. »

Arnaud Micheneau est ingénieur régional de développement du Sud-Ouest chez Terres Inovia. (©  Terres Inovia)

« Chez Terres Inovia, nous avons calculé que pour un rendement de 25 q/ha à 450 €/t et un coût de séchage indicatif à 26 €/t pour une récolte à 12 % d’humidité, la différence entre le produit brut (rendement x prix de vente) et les frais de récolte et de séchage est de 872 €/ha », détaille Arnaud Micheneau.

« À 15 % d’humidité (frais de séchage de 49 €/t) et à 23,3 q/ha de rendement aux normes, le différentiel s’établit à 753 €/ha. La récolte reste donc très largement rentable et justifiée, et ce sans compter d’éventuels ajustements de barèmes proposés par certains organismes économiques dans le contexte très particulier de la récolte de 2024.  »