L’an passé, la France a exporté 1 063 000 broutards. C’est 82 000 de moins qu’en 2021, d’après les données de l’Institut de l’élevage (Idele). Quels phénomènes sont à l’œuvre ? La décapitalisation du cheptel allaitant qui s’est poursuivie en 2022, avec un recul de 3 %. « En 2021, les faibles naissances ont largement réduit l’offre en broutards pour 2022 », précise l’Idele. Comme en parallèle, l’engraissement en France s’est maintenu, les broutards disponibles pour l’exportation se sont faits plus rares.

Des débouchés européens moins demandeurs

Les effets de cette baisse des disponibilités se sont fait sentir en Italie, principal importateur de broutards français. Les envois vers la Botte ont fléchi de 5 % par rapport à 2021 d’après les Douanes, soit 48 000 têtes en moins. « Cela est dû à une baisse des disponibilités, mais aussi à une inflexion de la demande au printemps, les engraisseurs italiens étant inquiets sur les conséquences éventuelles de la sécheresse », indique l’Idele.

En Espagne aussi, les importations de broutards français ont chuté en 2022 : de 28 % par rapport à 2021. La raison ? « L’obligation de vacciner contre la fièvre catarrhale ovine les animaux de plus de 70 jours importés en Espagne, depuis le 1er septembre 2021 », explique l’Idele. Comme ce vaccin demande plusieurs mois pour être valide, les exportations de jeunes broutards de moins de 300 kg sont devenues compliquées. Les Espagnols ont ainsi privilégié leur offre locale.

Les pays tiers aux achats

Contrairement aux destinations européennes, les envois vers les pays tiers ont bondi en 2022. Les volumes sont modestes par rapport au total des exportations françaises, mais l’Algérie a par exemple gonflé ses importations de broutards français de 48 % par rapport à 2021. Cela représente 19 500 têtes supplémentaires sur un an, pour un total de 60 000 animaux. Face à la rareté des broutards sur le marché et la demande extérieure ferme, les prix se sont maintenus dans une fourchette haute toute l’année. Les animaux les plus lourds sont restés les plus demandés sur le marché italien et algérien.