«Les échanges de broutards sont fluides, car les disponibilités sont peu étoffées, indique Germain Milet, de l’Institut de l’élevage. Les sujets vaccinés de moins de 400 kg trouvent leur débouché en France, et ceux de moins de 450 kg se placent en Italie. Les cotations sont dans la même veine que celles de l’an dernier. » Grâce aux sorties limitées, les cours ont entamé sans difficulté leur hausse saisonnière. En semaine 13, le limousin U de 300 kg se plaçait à 2,89 €/kg, soit 1 centime de plus qu’en 2015, et l’équivalent en charolais, à 2,81 €/kg.

Pays tiers en peine

« En revanche, la situation est plus contrastée pour les animaux lourds, de plus de 450 kg », poursuit-il. La demande des pays tiers est atone. La Tunisie, le Maroc et la Libye n’achètent rien. Quelques animaux se placent au Liban, mais à des tarifs dérisoires. Quant à la Turquie, avec qui les échanges se limitent aux broutards légers non vaccinés, elle n’envoie pour l’heure aucun signe de réouverture. En conséquence, la cotation du charolais U de 450 kg affichait fin mars 2,37 €/kg, soit 10 centimes de moins qu’à la même période en 2015. « Peut-être y aura-t-il davantage de besoins à l’approche du Ramadan, en juin », espère Germain Milet.

Chez nos principaux acheteurs, que sont l’Italie et l’Espagne, la demande est tonique depuis le début de l’année. Près de 140 000 têtes ont été exportées vers la botte en janvier et février, soit 10 000 de plus qu’en 2015. « Les échanges ont été plus difficiles avec l’Espagne en janvier, reprend Germain Milet. Quelque 7 400 animaux y ont été envoyés, contre 9 800 en 2015. Mais les exportations ont retrouvé leur niveau habituel en février, avec 12 200 têtes. »

Hélène Chaligne