C’était au tour des syndicats agricoles d’être auditionnés par le Sénat, le 27 mars 2025, au sujet des missions des agences de l’État et de l’amélioration de leurs relations avec le monde agricole. Première interrogation sur la perception des agriculteurs du rôle de ces agences et premier désaccord entre syndicats.

« Compatibilité avec le monde agricole »

« Les agences ne sont pas responsables du mal-être agricole, défend Stéphane Galais, secrétaire national à la Confédération paysanne. Leur suppression serait une libéralisation des objectifs qui leur sont associés. » Un propos appuyé par Thomas Gibert, également secrétaire national de la Confédération paysanne.

« Faire un lien de causalité entre les normes environnementales et le revenu des paysans, c’est plutôt malhonnête, a-t-il déclaré devant les sénateurs. Croire que nous pourrions être compétitifs sur le marché international uniquement en abaissant les normes, ce serait oublier bien des avantages comparatifs. »

« Il faut une évolution », souligne de son côté Yannick Fialip, membre de bureau à la FNSEA. Sur le cas particulier de l’Office français de la biodiversité (OFB), le syndicaliste demande une évolution de ses missions pour « plus de compatibilité avec le monde agricole ».

FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) déplorent aussi le tournant « politique » pris par l’Anses ou encore les agences de l’eau. « On ne demande pas l’arrêt total des contrôles », plaide Amélie Rebière, vice-présidente de la Coordination rurale, qui remet en cause la lourdeur administrative qui pèse sur le monde agricole.

Ralentissement dans le versement des aides

Si Yannick Fialip admet qu’il y a eu des évolutions positives dans le versement des aides par l’ASP (Agence de services et de paiement), il insiste également sur la lourdeur administrative pour pouvoir en bénéficier. « Les contraintes européennes dans la justification de certaines aides ralentissent les dispositifs », explique-t-il.

Autre problématique évoquée par les syndicats, les délais de versement des aides. « Les aides qui sont payées en dernier sont toujours celles liées à la transition », souligne Thomas Gibert. Une problématique souvent soulevée par les acteurs de l’agriculture biologique.

« Sous prétexte que l’exploitation soit soumise à un contrôle, on bloque le versement de l’aide Pac », poursuit Quentin Le Guillous, secrétaire général de JA.

Représentativité agricole

Est-ce que faire évoluer la gouvernance de ces agences permettrait une meilleure compréhension des problématiques agricoles, les sénateurs s’interrogent. Les syndicats se disent en tout cas prêts à s’y engager.

La question de la gouvernance de ces instances pour garantir la représentativité et la pluralité des représentants du monde agricole est fortement portée par la Confédération paysanne. « On note qu’on y est souvent peu associés, regrette Stéphane Galais. C’est l’une de nos revendications. »