Ce 25 janvier 2024, pour la première fois depuis le début du mouvement de protestation qui s’étend dans le monde agricole, la FNSEA, Jeunes Agriculteurs, la Coordination rurale et la Confédération paysanne (1) mènent en même temps différentes actions et manifestations. La colère et le ras-le-bol exprimés par le réseau de chacun des syndicats ne poussent pas pour autant leurs structures nationales à lancer un appel à marcher ensemble sous la même bannière.

Mises à part certaines actions qui ont mélangé des adhérents de tout bord notamment au début des manifestations dans le Sud-Ouest il y a une semaine et d’actions présentées officiellement comme intersyndicales dans certains départements, aucun appel national n’a été formulé en ce sens.

La faute à des divisions qui subsistent les réponses à apporter

La Confédération paysanne avait pourtant tendu la main en se déclarant « prête à faire front commun » sur le sujet des prix à la production et de la rémunération. Une possibilité vite écartée puisque dès le lendemain, à la suite d’un comité national, le syndicat appelait les relais départementaux de son réseau à se mobiliser.

La raison de cette absence d’union tient aux différentes solutions proposées par chaque syndicat pour résoudre les problèmes invoqués. Dans son appel à mobilisation, la Confédération paysanne a particulièrement pointé du doigt le syndicat majoritaire. La Conf' ne se retrouve pas dans les propositions formulées par la FNSEA.

« Ce n’est pas, comme le font les dirigeants de la FNSEA, en demandant à pouvoir détruire des haies, en instrumentalisant le sujet des jachères, en éludant la question du partage équitable des terres et de l’eau, en négociant des avantages pour la production d’agrocarburants, que nous résoudrons en profondeur les problématiques de notre métier de paysan. »

« Que la Confédération paysanne mette un peu d’eau dans son vin »

La question de la réduction des normes promue par la FNSEA auquel le gouvernement semble vouloir apporter une réponse législative ne convainc pas la Conf'. « Nous alerterons nos collègues [agriculteurs] sur le mirage de la “suppression des normes” et celui du “complément de revenu” par la production d’énergies », a ajouté la Confédération paysanne.

Interrogée sur la possibilité de manifester auprès de la Confédération paysanne à sa sortie de sa réunion avec Gabriel Attal, la Coordination rurale l’écarte. « Il faudra qu’elle [la Confédération paysanne] mette un peu d’eau dans son vin sur les mesures qui poussent à la désagriculturation, à la déproduction, à cette décroissance qui n’est pas bonne pour notre souveraineté alimentaire », a répondu sa présidente Véronique Le Floc’h.

L’agriculture est aussi diverse dans ses productions que l’est son mouvement syndical.

(1) Si le Modef n’a pas lancé d’appel à son réseau pour manifester, le syndicat observe que certains de ses adhérents participaient déjà à différentes actions.