Une mobilisation régionale avait déjà tenté d’interpeller le gouvernement. Cette fois-ci, ce sont les représentants des organisations agricoles qui prennent la parole. Alors que des agriculteurs s’étaient réunis devant les préfectures à Vannes, Saint-Brieuc ou Quimper mercredi, sept organisations agricoles bretonnes (Civam, Frab, Eau et Rivières, Confédération paysanne, Coordination rurale, Jeunes Agriculteurs et la chambre d’agriculture) ont appelé le gouvernement à « honorer ses engagements et financer la transition agroécologique » dans un appel commun le vendredi 6 octobre 2023. La veille, les organisations se sont retrouvées pour discuter du financement des MAEC, réunis à l’occasion en commission régionale agro-environnementale et climatique à Rennes.

Mis en place par la politique agricole commune pour encourager le secteur à s’investir dans la transition environnementale, les MAEC sont financées par l’État et l'Union européenne. Lors du dépôt des dossiers Pac en mai dernier, les agriculteurs se sont emparés de ces mesures et ont déposé nombre de demandes d’aides pour accompagner ici ou là, des plantations de haies, le développement du pâturage, ou la protection d’espèces menacées. En Bretagne, ce sont « près de 3000 exploitations agricoles qui se sont engagées dans cette voie et mettent en œuvre leur part du contrat », saluent les organisations.

Un écart de 60 millions d’euros

Seulement, le budget de l’État présenté dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024 ne correspond pas à la demande, ont observé les organisations lors de leur réunion. Résultat « le différentiel pourrait s’élever à 60 millions d’euros », constatent-elles. En effet, le budget de la Bretagne pour soutenir les MAEC s’élève à 95,2 millions d’euros, bien loin du besoin de 140 à 150 millions, estiment les organisations.

Ce « très fort déséquilibre » inquiète les organisations qui craignent une mise en place de critères distincts pour recevoir les aides ou la diminution des paiements, moyens qu’elles rejettent « catégoriquement » tout en encourageant l’État à « honorer ses engagements en débloquant les budgets nécessaires ».

La FRSEA réclame des financements complémentaires

De son côté, la FRSEA a dénoncé, seule, « une volonté initiale des services de l’État, de certains syndicats et associations de faire des MAEC une « agriculture élitiste » qui, ayant été construite artificiellement, est aujourd’hui dans une impasse économique ».

Le syndicat agricole rejoint tout de même les autres organisations en demandant à l’État d’être « à la hauteur de ses ambitions » en trouvant des financements complémentaires et « non de rogner le soutien aux agriculteurs ».