Étendue sur 50 000 à 60 000 hectares selon les années, la sole de sorgho française reste loin derrière celle des autres céréales de printemps. Cependant, après des épisodes de sécheresse, l’intérêt pour des cultures davantage tolérantes au stress hydrique se fait sentir. Moins gourmand en eau que le maïs et pouvant être conduit avec de plus faibles niveaux d’intrants, le sorgho grain a de quoi séduire.

Originaire d’Afrique, sa sélection en Europe a permis, en plus d’améliorer son rendement et sa résistance aux maladies, d’adapter sa précocité aux latitudes européennes, et d’éliminer les tanins qui diminuaient la digestibilité de sa graine. Les trois quarts de la sole mondiale de sorgho se situent en Afrique, où il est consommé par la population. En effet, 45 % du sorgho produit à l’échelle mondiale est consommé en alimentation humaine, le reste étant destiné à l’alimentation animale (46 %) ou à la production d’éthanol (9 %). En France, l’utilisation de la céréale comme culture fourragère se développe aussi. Ces dernières années, les surfaces de sorgho ensilage, évaluées à une dizaine de milliers d’hectares, augmenteraient de 10 % chaque année. Le sorgho est réputé pour sa bonne fermentation, ainsi que sa richesse en sucres solubles et en protéines.

A la recherche d’une place en Europe

L’Union européenne ne représente que 1 % de la surface de sorgho cultivée dans le monde. Elle n’est pas autosuffisante et en importe 160 000 t chaque année (moyenne quinquennale). Si elle n’est pas un acteur clé à l’échelle mondiale, la filière se mobilise pour augmenter son intérêt. Une interprofession est récemment née du rassemblement des professionnels européens du sorgho : Sorghum ID.Elle a levé 1,15 M€ de fonds européens dans l’objectif de mener des actions d’information et de promotion au sein de l’Union européenne. Une aubaine pour cette culture car aucune incitation financière n’existe dans le cadre de la politique agricole commune.

Au sein de l’Union européenne, la France est exportatrice nette de sorgho. Elle fournit 80 % des volumes intracommunautaires. La recherche de nouveaux débouchés permettrait d’accroître l’intérêt des fabricants d’aliments du bétail pour cette graine, encore méconnue en Europe.