« La décarbonation ne passera pas seulement par l’électrification. Il faut qu’il soit aussi simple de développer des projets de chaleur solaire en France, que du solaire photovoltaïque », ont déclaré Hugues Defreville et Olivier Godin, vice-présidents d’Enerplan (1), dans un communiqué du 19 juin 2023.
Alors qu’elle se tiendra à Strasbourg ce 20 juin 2023, la dixième édition des États-généraux de la chaleur solaire dévoilera les chiffres de 2022 « d’un marché en nette croissance » ainsi que la feuille de route de la filière pour 2030.
Un objectif en GW annuels d’ici à 2030
Selon Enerplan, le marché français de la chaleur solaire a fortement progressé en 2022 avec 74,3 MW installés dans l’année, soit une hausse de 23 % sur un an. « La dynamique est très forte dans le résidentiel individuel avec l’effet de Ma Prime Rénov : +113 % pour les chauffe-eau solaires ; +171 % pour les systèmes solaires combinés », précise le syndicat du solaire.
Avec moins de 100 MW installés pour une production totale de 1,3 TWh en 2022, le syndicat du solaire estime qu’il faudra concrétiser un marché de la chaleur solaire en GW annuels d’ici à 2030 pour tenir les objectifs de décarbonation du mix énergétique français.
Un plan Marshall pour la chaleur renouvelable
La loi de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit une production d’énergie thermique solaire de 6 TWh à l’horizon de 2030. Pour Enerplan, « un changement de braquet dans le soutien à la filière » est maintenant nécessaire alors que la filière française et européenne se dit prête à alimenter le marché.
« La France doit se doter d’une véritable stratégie pour la chaleur renouvelable et de récupération », soulignent les professionnels de la filière qui estiment que le solaire thermique peut contribuer aux objectifs fixés, en complément des autres technologies (bois énergie, biogaz, géothermie, pompe à chaleur).
Par conséquent, Enerplan affiche son soutien au plan Marshall de la filière pour la chaleur renouvelable, porté avec les différentes organisations du secteur. « C’est par la simplification et la lisibilité que nous pourrons progresser vite et fort. 2030, c’est presque demain et l’ambition partagée avec les pouvoirs publics est forte », exposent Hugues Defreville et Olivier Godin.
(1) Syndicat des professionnels de l’énergie solaire.