« La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie atteint 20,7 % en 2022 », a annoncé le ministère de la Transition énergétique dans un rapport actualisé publié le 9 mai 2023. Elle progresse de 1,4 point par rapport à 2021. Toutefois, la France reste loin des 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale d’énergie, qu’elle s’était engagée à respecter dès 2020 selon la directive européenne relative aux énergies renouvelables (RED) de 2018 du Parlement européen et du Conseil de l’Europe.
Selon le ministère, la progression des bioénergies en 2022 s’explique par l’accroissement des capacités de production dans plusieurs filières renouvelables (éolien, photovoltaïque et pompes à chaleur notamment), tandis que la consommation finale brute d’énergie recule en raison des mesures de sobriété, de la faible disponibilité du nucléaire et du niveau record des prix de l’énergie sur les marchés.
Une consommation brute de bioénergies de 348 TWh
Grâce aux investissements réalisés, la consommation brute d’énergies renouvelables augmente à un rythme soutenu depuis 2005 : +4 % par an. En 2022, elle est estimée à 348 TWh, soit une hausse de 2,4 % sur un an. La consommation finale brute d’électricité renouvelable atteint 136 TWh en 2022 (+7 % sur un an) et représente 28 % du total de la consommation finale brute d’électricité. Trois filières participent activement à cette augmentation : l’éolien, le solaire photovoltaïque et le biogaz avec respectivement 42 TWh (+9 % par rapport à 2021), 21 TWh (+31 %) et 4 TWh (+13 %).

De son côté, la consommation finale brute de bioénergies pour la chaleur et le froid s’établit à 176 TWh en 2022 (–1,6 % sur un an), dont 174 TWh pour la chaleur renouvelable seule. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute de chaleur et de froid s’élève à 27,2 % (+2,9 points par rapport à l’an dernier). « La filière du biogaz progresse à un rythme soutenu, avec une consommation finale brute de chaleur de 9 TWh, en hausse de 22 %, grâce à la forte progression des injections de biométhane dans les réseaux de gaz naturel », précise le ministère.
La consommation de biocarburant augmente, quant à elle, de 6 % en 2022 pour s’établir à 36 TWh, tirée par la hausse de la consommation de bioessence (+18 % en glissement annuel) et dans une moindre mesure du biodiesel (+1,1 %). « Une consommation de biokérosène est enregistrée pour la première fois en 2022 », avec 0,3 TWh, note le ministère.
De nouveaux objectifs européens d’ici à 2030
Malgré son retard, la part des bioénergies dans le mix énergétique français augmente de manière « relativement constante sur la période, hors crise sanitaire », observe le ministère. Au niveau européen, la directive RED fixait à 32 % l’objectif de la part de renouvelable dans la consommation totale d’énergie d’ici à 2030. Mais, du fait des chambardements liés à la crise sanitaire, au dérèglement climatique et au contexte géopolitique, l’Union européenne s’est accordée en mars dernier pour rehausser cet objectif à 42,5 %.
Par ailleurs, cette part devra atteindre 33 % à l’horizon de 2030 pour respecter les objectifs de la loi de programmation énergie climat établis à l’échelle française en 2019. « Depuis 2005, la part des énergies renouvelables a progressé dans les transports, dans l’électricité et dans la chaleur, même si elle reste en deçà de la trajectoire fixée pour 2020 puis 2030 », souligne le ministère de la Transition énergétique. Le gouvernement français entend donc rattraper son retard, à l’instar de l’adoption par le Parlement de la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, le 7 février 2023.
Selon le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité français (RTE), un volume record d’installations renouvelables a été mis en service en 2022, avec 5 GW. Si la France progresse, « une accélération demeure toujours indispensable pour atteindre les objectifs publics de la décennie 2020-2030 ».