Le cidre basque est une production ancestrale des deux côtés de la frontière franco-espagnole. Du côté français, depuis les années 1990, un travail important a été entrepris par l’association Sagartzea (« verger » en basque) pour relancer la culture de variétés locales. Aujourd’hui, cette filière cidricole compte une trentaine de producteurs de pommes à cidre et au moins huit cidriers (producteurs de pommes ou non) pour une capacité de production d’environ 200 000 litres par an.
Dans le Pays basque espagnol, une appellation d’origine existe depuis 2016. La demande d’AOP a reçu une première approbation de la Commission européenne en février 2023. La même année, du côté français, huit producteurs ont créé le syndicat des cidres du Pays basque Nord. L’idée était de travailler en commun avec leurs homologues espagnols pour déposer une demande d’AOP transfrontalière. « Du côté français, on ne voulait pas être interdit d’usage de la dénomination “Cidre du Pays basque” », a précisé le producteur Patxy Aizaguer, lors d’une conférence de presse, le 31 janvier 2025 à Ustaritz (Pyrénées-Atlantiques).
Augmenter de 100 000 litres
La demande d’AOP transfrontalière a été déposée en février 2024. Après avoir répondu aux questionnements d’un collectif de producteurs normands (dans le cadre d’une procédure nationale d’opposition), le syndicat, reconnu ODG (1), attend la validation européenne en 2025. « L’objectif est d’améliorer nos pratiques culturales pour augmenter le volume de 100 000 litres d’ici à cinq ans », résume Patxy Aizaguer.
L’autre enjeu : accompagner les projets de plantation pour répondre à une demande de pommes des basques espagnols souhaitant augmenter leurs volumes de cidre labellisé (3,6 millions de litres produits en 2023). « L’ODG a un rôle de contrôle, mais elle va aussi nous faire progresser pour mieux vivre de cette production », promet Bixintxo Aphaule, président du syndicat.
(1) Organisme de défense et de gestion.