C’est l’épilogue de près de dix ans de conflit. Dans un communiqué paru ce vendredi 23 février 2018, l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) annonce l’aboutissement d’un accord de principe pour « trouver une issue au manque de lisibilité pour les consommateurs, qu’entraîne la coexistence des deux produits “AOP Camembert de Normandie” et Camembert “fabriqué en Normandie” ».

 

Et pour cause, le premier camembert devait respecter le cahier des charges de l’Appellation d’origine protégée (fabrication au lait cru, territoire de production délimité, 50 % de vaches de race normande dans le troupeau). Le second avait l’unique contrainte d’être transformé en territoire normand.

« 900 millions de litres à terme »

Selon l’Inao, les producteurs de lait et de fromages de camembert « fabriqué en Normandie » devront désormais « respecter le futur cahier des charges de l’AOP camembert de Normandie, qui prévoira de nouvelles conditions de « normandisation » des troupeaux, de pâturage et de fabrication du fromage ».

 

« Cet accord permettra de gonfler les volumes à 900 millions de litres à terme, au lieu de 50 millions de litres de lait normand utilisés pour le camembert AOP jusqu’à présent », a déclaré à l’AFP Patrice Chassard, président du comité national des AOP fromagères.

« Mention distinctive » pour le camembert au lait cru

Alors que le camembert AOP était exclusivement fabriqué au lait cru, cet accord laisse la possibilité de recourir à la pasteurisation. Les deux procédés seront néanmoins différenciés sur l’emballage. « Les fromages au lait cru et moulés à la louche qui répondent à des critères spécifiques feront l’objet d’une mention distinctive. Cette mention permettra aux consommateurs de bien les identifier », précise l’Inao.