Réduction du matraquage des sols, adaptation au changement climatique… De nouvelles pratiques de conduite culturale se développent. Le CTF (controlled traffic farming) est basé sur l’utilisation des mêmes passages de roues pour tous les outils, du pulvérisateur au semoir, en passant par la moissonneuse-batteuse. La conduite de la culture s’apparente alors à une conduite sur des rails, l’idée étant de « sacrifier » les passages de roues et de préserver le reste de la parcelle du tassement. Cette pratique se développe dans les grandes parcelles de l’est de l’Europe, où il est possible de semer et récolter en 12 mètres.

En France et dans l’ouest de l’Allemagne, le CTF reste confidentiel. Néanmoins, Amazone explore une autre voie, celle du CRF (controlled row farming), qui consiste à reprendre le principe du CTF, mais en mettant en place des lignes de semis permanentes. Il s’agit de semer toujours sur les mêmes lignes, quelle que soit la culture.

Un interrang de 50 cm

En collaboration avec la coopérative agricole allemande Agravis Raiffeisen AG, Amazone a décidé de mettre en place une plateforme d’essais spécifique sur plusieurs années. Sa filiale Schmotzer, spécialisée dans le binage mécanique, apporte aussi son expertise.

Toutes les cultures sont implantées avec un interrang de 50 cm, en rang simple pour le maïs ou double pour les céréales. Des plantes compagnes seront également mises en œuvre dans l’interrang. Au cours de la rotation, le rang pourra être décalé de 25 cm afin, par exemple, de profiter des bénéfices agronomiques de la culture précédente.

Deux itinéraires culturaux différents sont comparés au cours de cette expérimentation. Un premier mettra l’accent sur l’atteinte d’un rendement maximal, avec une concurrence limitée des plantes compagnes. La seconde variante se concentrera sur la biodiversité, avec une application limitée d’engrais et de produits phytosanitaires. Chaque itinéraire CRF est mené à travers deux types de préparation de sols.

L’essai se déroule sur une exploitation du nord-ouest de l’Allemagne, qui pratique une rotation avec blé, orge et maïs sur six ans.