La production et la sélection de plants de pommes de terre sont des activités très consommatrices de main-d’œuvre. La sélection demande en outre un haut niveau d’expertise et il devient difficile de trouver du personnel qualifié disponible pour réaliser ces opérations contraignantes. Le centre de recherche de Wageningen aux Pays-Bas estime que la sélection des plants représente au minimum 20 heures de travail par hectare, avec un passage dans la parcelle trois à cinq fois par saison.
C’est avec cet objectif de réduction de la main-d’œuvre tout en maintenant la précision de la sélection et de l’élimination des plants malades que plusieurs entreprises néerlandaises développent des robots et des solutions d’intelligence artificielle.
L’expérience des tulipes
Chercheurs et industriels peuvent se baser sur ce qui existe déjà dans une production typiquement hollandaise, celle des bulbes de fleurs. Depuis cinq campagnes, des robots évoluent dans les champs de tulipes pour repérer et détruire les bulbes touchés par diverses maladies. Selon les chercheurs de Wageningen qui évaluent ce projet, les performances des robots dépassent déjà celles des humains. L’idée est donc d’adapter la technologie employée sur les tulipes à la pomme de terre. L’étape la plus cruciale concerne la reconnaissance des maladies. Différentes entreprises du secteur sont donc en phase de collecte d’un important volume d’images de plants sains ou touchés par différentes maladies. Selon la start-up Croptimal, cette étape est particulièrement fastidieuse car les infections au virus Y se matérialisent différemment selon les variétés et les stades de développement. L’objectif est donc de travailler sur quelques variétés parmi les plus populaires et de décliner ensuite l’algorithme plus rapidement sur les autres variétés.

Marquer les plants malades
Sur les tulipes, les robots sont capables de détecter les bulbes malades et de pulvériser un produit pour les détruire. À l’heure actuelle, l’ambition est plus modérée pour les pommes de terre. Pour cette première phase, l’objectif est que le robot réussisse à identifier les plants malades et pulvérise un marqueur. Le plant est ensuite enlevé manuellement par des salariés qui n’ont pas besoin de qualification particulière.
En plus du repérage des plants malades, le robot est capable de réaliser un comptage, de surveiller la croissance des tubercules et de cartographier les symptômes de stress hydrique et les plants endommagés lors du même passage. Le logiciel garde en mémoire l’emplacement des plants touchés par les maladies ce qui permet au robot de scanner plus précisément la zone lors du passage suivant et de suivre le développement des virus dans la parcelle. Différents véhicules sont testés pour embarquer toute la technologie de reconnaissance, de la petite unité jusqu’à la plateforme qui enjambe plusieurs rangs.