La protéine de la graine de colza est déjà valorisée aujourd’hui, notamment au travers du tourteau, utilisé pour l’alimentation des ruminants. « Mais de nouveaux process mis au point font augurer de nouveaux débouchés en alimentation animale pour les monogastriques, et pour l’alimentation humaine (laits et “steaks” végétaux, barres protéinées, nuggets ou ingrédients alimentaires) », estime Cécile Le Gall, de Terres Inovia.
Nouveaux process
Toutefois, l’utilisation de ces process requiert une teneur minimale élevée en protéines, de 22 à 24 %. Or, la moyenne actuelle se situe entre 19 et 21 %, sachant que cette teneur est négativement corrélée à la teneur en huile. « L’enjeu pour la filière est d’améliorer le pourcentage en protéines des graines sans (trop) pénaliser la teneur en huile », révèle la spécialiste.
Azote retardé
Le projet In Petto travaille depuis 2017 à la mise en place de leviers pour y parvenir, et notamment celui de la fertilisation. Retarder le dernier apport d’azote au début de la floraison, voire au-delà, apporterait un léger plus. « L’effet sur la teneur en protéines s’accentue pour des apports réalisés au stade G1 par rapport à F1, avec un gain de 0,7 % de protéines », confirme Cécile Le Gall. Mais son efficacité est dépendante des pluies de fin de cycle.
La fertilisation soufrée du colza, plante aux besoins importants, est aussi à l’étude. Le soufre influence surtout la composition des protéines. « Un déficit va conduire à un déséquilibre du ratio cruciférines/napines en faveur des cruciférines », détaille-t-elle.
Des essais vont être conduits en 2021 pour affiner ces modalités de fertilisation, et voir notamment s’il faut aussi repenser la répartition des apports d’azote, avec un dernier plus chargé, et s’il faut le combiner avec un fractionnement et un retard de l’apport de soufre.
I. Escoffier