Le projet Covalience, portant sur la sélection du maïs population, touche à sa fin. Il avait pour objectif d’accompagner des groupes d’agriculteurs autour de la sélection participative. À l’occasion d’une table-ronde organisée le 29 juin 2021, les partenaires ont tiré le bilan de leurs trois années de travail coanimées par l’Inrae et l’Itab.
Ressources en ligne
Plusieurs supports ont été cocréés et mis en ligne, sous forme de vidéos (présentation du projet, résultats d’essais…) et de fiches de synthèse (« Comprendre les maïs population », « Produire sa semence de maïs population »…). « Ces fiches n’ont pas pour vocation de donner des recettes ou des marches à suivre, elles sont là pour nourrir la réflexion et renvoient avant tout vers des structures », précise Élodie Gras, de l’association Agrobio Périgord. L’objectif est de donner envie de les solliciter pour échanger directement et créer du lien humain.
Le projet a également abouti à l’élaboration de protocoles de sélection, avec, comme objectif, l’augmentation du rendement, couplé ou non à la précocité de la floraison. Tous ces supports sont visionables ou téléchargeables en ligne, sur le site du projet.
De l’avis unanime des participants, ce type de projet trouve aussi son importance dans sa dimension sociale.
Quelle place des paysans dans la sélection ?
La table-ronde a été l’occasion pour les participants de s’interroger sur la place des paysans dans la sélection variétale, notamment vis-à-vis du temps de travail nécessaire.
« Je vois un intérêt évident de se réapproprier la façon de faire les semences, a estimé Laurent Hazard, chercheur à l’Inrae (1). On voit qu’il y a des choses à faire, mais c’est un travail à part entière. » Il s’interroge : faut-il mettre en place des organisations collectives qui permettent de gagner du temps ? Réfléchir à une spécialisation de la production ?
Dominique Chouin, qui produit du maïs population, a déclaré : « Nous sommes paysans et pas agriculteurs. On recherche de l’autonomie sur nos fermes, et la semence en fait partie. Je pense qu’il faut d’abord travailler sur nos systèmes d’exploitation, pour qu’ils puissent permettre de dégager du temps. » Si la production de semence est ajoutée comme une tâche supplémentaire dans un système classique, cela peut rajouter une charge de travail importante.