« 10 ans, c’est ce qu’il a fallu pour aboutir à la création de populations qui vont nous aider à faire face aux défis posés par le changement climatique », estime Jacques Le Gouis, coordinateur du projet BreedWheat, lors d’une visioconférence le 4 décembre 2020.

 

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5 000 lignées recombinantes (issues de croisements) ont été créées et sont actuellement disponibles aux sociétés semencières. Elles ont été sélectionnées pour leur valeur agronomique vis-à-vis de la tolérance à des stress biotiques (maladies) et abiotiques (sécheresse, carence en azote).

Accélérer la sélection, et améliorer la caractérisation

Les variétés de blé tendre qui intègrent les résultats Breedwheat pourraient être disponibles sur le marché d’ici à 8 à 10 ans, après avoir passé toutes les étapes de la sélection et de l’inscription.

 

Pour Jean-Pierre Cohan, chef de service chez Arvalis, « il faut souligner que toutes les innovations technologiques qui ont été développées durant le projet, que ce soit dans la caractérisation plus fine des environnements d’essai, d’application d’outils de phénotypage ou de génotypage… servent aussi à mieux caractériser les variétés qui sont diffusées tous les ans ». Tous ces éléments améliorent le conseil qui est fait aux agriculteurs.

Diminuer la variabilité des rendements

« Il sera peut-être difficile de relancer l’augmentation des rendements du blé, estime Jacques Le Gouis. Rester au même niveau est déjà un objectif important qui peut être difficile à tenir. » En effet, depuis la fin des années 1990, les rendements du blé stagnent.

 

Le progrès génétique, toujours à l’œuvre, « ne permet que de compenser les effets du changement climatique », explique-t-il. Ainsi, le cœur de la stratégie de sélection est de diminuer la variabilité spatiale ou temporelle des rendements, augmentée par les aléas climatiques.

 

Breedwheat a également participé au décryptage du génome du blé, complété en 2018. Le projet a bénéficié d’un investissement total de 34 millions d’euros, dont 10 millions d’euros d’aides publiques, et rassemblé 28 partenaires publics et privés.