« La Commission européenne affirme vouloir prendre en compte les préoccupations des parlementaires », indique l’eurodéputé Eric Andrieu au sujet de la fusion Bayer-Monsanto dans un communiqué de presse du 3 octobre 2016.
Dans une lettre datée du même jour adressée à 55 eurodéputés, la Commission européenne, par l’intermédiaire de Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence, estime notamment qu’« à partir du moment où les semences et les produits phytosanitaires sont (avec les engrais) à la base de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, il est particulièrement important de maintenir une concurrence dans ce secteur. »
Une fusion pas encore notifiée
La Commission ajoute qu’elle « examinera attentivement le cas Bayer-Monsanto et prendra en compte les préoccupations soulevées par les parlementaires ». Elle précise que Bayer et Monsanto n’ont pas encore notifié leur projet de fusion auprès de ses services. Le règlement (CE) 139/2004 du Conseil du 20 janvier 2004 relatif au contrôle des concentrations entre entreprises prévoit qu’une fois notifiée, la Commission dispose de 25 jours de travail pour analyser la transaction lors de l’enquête de phase I.
Pour l’eurodéputé Eric Andrieu (PS), qui avait saisi, avec 54 de ses collègues, l’exécutif européen, le 22 septembre dernier, « cette réponse montre deux choses : d’une part que la Commission européenne a été sensible à nos arguments, d’autre part qu’elle ne prend pas cette fusion à la légère. »
Les parlementaires restent « en alerte »
Pour le vice-président de la commission de l’agriculture du Parlement européen, « il ne s’agit pas d’une simple question de concurrence mais bien d’un choix de société. Le modèle de développement agricole que sous-tend la fusion de Bayer et Monsanto est aux antipodes de ce qu’attendent la majorité des agriculteurs et des citoyens européens. En tout état de cause, nous resterons en alerte et mobilisés. »