Les projets de fusion vont bon train dans l’industrie chimique, et les autorités de la concurrence ont du pain sur la planche. Les premiers à avoir annoncé leur mariage sont les américains Dow et Dupont. Bruxelles a ouvert une enquête en août dernier pour déterminer si l’opération est susceptible de réduire la concurrence dans des secteurs tels que la protection des cultures et des semences. La nouvelle entité doit être scindée à terme en plusieurs sociétés, dont l’une devrait être centrée sur l’agriculture.
Autre mariage en cours : celui entre ChemChinaet Syngenta, numéro un mondial des phytos et numéro trois des semences, un temps courtisé par Monsanto. L’offre du chinois a été faite en février dernier pour 38 milliards d’euros. Mais là encore, les autorités de la concurrence ont ouvert une enquête, obligeant ChemChina a repousser déjà quatre fois le délai de son offre sur le suisse. Verdict tout début 2017, si tout va bien.
La dernière annonce en date, en septembre 2016, concerne le rachat de Monsanto parBayer pour environ 59 milliards d’euros. Monsanto ne s’est pas laissé convaincre facilement et il a fallu que le chimiste allemand relève à plusieurs reprises son offre, depuis la toute première formulée en mai dernier. Cette acquisition, qui devrait être bouclée d’ici à la fin 2017, donnerait naissance à un géant mondial en agriculture, loin devant ses concurrents. La reprise de Monsanto par Bayer est vécue par les organisations non gouvernementales comme un « mariage infernal ». Elles dénoncent « un monstre » qui « met en danger la souveraineté alimentaire ».