Le constat dressé par l’association lors de son assemblée générale, le 11 mars 2020, à Labourgade (Tarn-et-Garonne), est sans appel. C’en fini de la progression que connaissent depuis 2015 les surfaces de semences oléagineuses, confiées en prestation à l’Anamso (Association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses).

 

Ces surfaces ont atteint 41 070 ha en 2019, contre 39 700 ha en 2018. La plus belle progression est enregistrée par le colza, qui totalise 17 900 ha (+16,21 %), suivi du soja avec 4 120 ha (+11,07 %). Le tournesol, en revanche, a perdu 1 500 ha (–7,62 %), notamment dans le Sud-Ouest, et compte 19 045 ha au total.

Les obstacles s’empilent–40 %C’est la baisse de la surface de semences de colza rapportée par l’Anamso en 2020.

« Cette progression générale ne va pas durer, constate Laurent Bourdil, le président de l’Anamso. Le colza n’a pas pu être semé à cause de la sécheresse, l’été dernier, et les surfaces sont en baisse de 40 %, décrit-il. Le prévisionnel pour le tournesol est à 16 000 ha, soit 16 % de moins qu’en 2019. Ce retrait est dû à la concurrence des productions russes et ukrainiennes, en fort développement, et au fait que ces pays privilégient désormais l’utilisation de semences domestiques. »

 

Laurent Bourdil regrette, par ailleurs, de voir les surfaces de soja certifié stagner autour de 4 000 ha en 2020, car concurrencées par les semences de ferme. L’Anamso a également de gros dossiers à gérer avec la mise en œuvre en France de la directive européenne sur la sélection par mutagenèse, qui devrait interdire l’utilisation des variétés VRTH, faisant suite à l’avis du Conseil d’Etat du 7 février 2020. La filière attend une réponse de l’État et des semenciers d’ici à six, voire neuf mois.

Un miniséchoir à l’essai

Enfin, à la suite de l’interdiction du diquat, molécule utilisée pour la dessiccation chimique des grains, l’Anamso teste un miniséchoir expérimental. « Cela peut être une solution en conditions climatiques sèches, mais par temps humide, je ne suis pas sûr que ça fonctionne », reconnaît Laurent Bourdil.