« Souvent, on me demande quel est le meilleur produit à mettre dans un pédiluve. Mais c’est un problème qui se règle à la toute fin, après des considérations plus pragmatiques », martèle Raphaël Guatteo, docteur vétérinaire et professeur en médecine bovine à Oniris Vetagrobio Nantes (Loire-Atlantique). La première question à se poser, c’est la dimension du pédiluve. « La plupart sont trop courts », remarque le spécialiste. Pour des bovins, il conseille une longueur minimale de 3 mètres à 3,5 mètres pour une largeur de 50 à 70 centimètres, d’après les travaux de Nigel Cook, chercheur dans le Wisconsin. Une longueur suffisante permet à chaque pied de passer trois ou quatre fois dans le pédiluve et d’être bien recouverts. La hauteur idéale ? « 25 cm, le produit couvre ainsi suffisamment le pied pour agir sur la peau, en plus du sabot. »

La fréquence de renouvellement du produit joue aussi. Pour garder un produit actif malgré la matière organique et maintenir une hauteur du liquide suffisante, compter 100 à 120 passages environ avant renouvellement. Concernant le produit enfin, « il n’y a que de très peu de données pour en préférer un à un autre » rapporte Raphaël Guatteo. La clé, « des pieds propres et une fréquence de passage régulière, au moins 4 traitements de suite tous les 15 jours ». Associer un lavage des pattes à l’utilisation d’un pédiluve est nécessaire pour éviter « que ça ne devienne un « pédimerde » », ironise Jean-Michel Cuminet, vétérinaire au Littoral Normand. Dans tous les cas, « un pédiluve ne réglera pas tout en l’absence d’autres stratégies de lutte. À maladie multifactorielle, mesures de maîtrise multiples ! » insiste Raphaël Guatteo.