"Trois variétés de chêne présentent un risque pour les animaux : les chênes pédonculés, sessiles et rouvres", explique Boris Boubet, docteur vétérinaire et directeur du Groupement de défense sanitaire de la Creuse (GDS 23). Les glands, les bourgeons et l’écorce sont toxiques "à cause de tannins hydrolysables, particulièrement abondants dans les glands encore verts. Leur toxicité disparaît en revanche lorsqu’ils sèchent."
Après une ingestion massive par des bovins, on peut observer des troubles de la rumination, de la constipation ou des bouses collantes, noirâtres et plus rarement hémorragiques. "Il n’y a pas d’hyperthermie et on retrouve souvent des morceaux de glands dans les fèces. Les animaux atteints maigrissent et s’affaiblissent progressivement ", poursuit le spécialiste.
Prévention limitée
Des lésions rénales et hépatiques apparaissent ensuite. Au début, l’urine apparaît « chargée », de couleur jaune foncé à brun puis claire comme de l’eau. La mortalité atteint alors 80 %. Les animaux qui en réchappent accusent un retard de croissance et de production et peuvent succomber quelques mois à un an plus tard, suite à une décompensation rénale.
Il n’existe pas d’antidote spécifique. Le traitement est symptomatique et contraignant : réhydratation par voie veineuse et/ou par intubation œsophagienne, diurétiques, purgatifs doux, pansements intestinaux…Les mesures de prévention sont limitées. Lors d’épisodes de sécheresse, la complémentation en fourrage permet de limiter l’impact des glands, par dilution dans la ration. Si des animaux sont repérés en permanence sous les chênes, la seule solution sera de les placer dans une zone sans glands.