En visite ce lundi 24 octobre 2022 dans un élevage laitier de la Haute-Savoie, le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a rendu publique sa feuille de route sur la gestion de la brucellose.
Le plan, présenté la veille, en avant-première au monde agricole, comporte quatre axes :
- Renforcer la surveillance des troupeaux et de la faune sauvage ;
- Poursuivre des captures et tirs de bouquetins pour éradiquer la maladie ;
- Approfondir des connaissances sur la maladie ;
- Échanger régulièrement avec les acteurs locaux.
En 2022, 170 bouquetins ont été capturés et 61 abattus, provoquant l’ire des ONG environnementales.
Un test plus rapide
Cédric Laboret, président de la chambre d’agriculture Savoie Mont Blanc, reste sur sa faim : "Le noyau sain de 300 bouquetins reste trop important, juge-t-il. Cette année, en déployant des moyens exceptionnels, l’État a testé 170 bouquetins. Il en resterait 300. Pour contrôler l’évolution de la maladie, il faudrait faire 150 à 200 tests chaque année, ce qui suppose d’approcher les bouquetins à 30 mètres dans des zones difficiles d’accès... L’État s’en donnera-t-il les moyens ?"
En revanche, la validation d’un nouveau test de brucellose plus rapide est une bonne nouvelle. Il raccourcira le délai d’une semaine, durant lequel les animaux et le lait étaient bloqués. D’autre part, l’État finance à 70 % une étude (d’un coût total de 400 000 €) portant sur la détection et le comportement de la bactérie Brucella dans le lait et les fromages affinés : "On sait que la maladie se transmet par le lait cru et les fromages frais, mais il n’est pas avéré aujourd’hui qu’elle se transmet aussi par les fromages affinés, souligne-t-il. Mais les résultats de l’étude sont annoncés seulement pour la fin de 2024..."
Sauvegarder la génétique
La profession a aussi appris une mauvaise nouvelle. Elle attendait les résultats des prélèvements réalisés à l’abattoir sur le cheptel dont l’éleveur avait dû se séparer en totalité, au début de janvier, faisant suite à la détection d’une génisse positive en novembre 2021.
"On nous a donné les résultats hier : neuf animaux étaient positifs, relate Cédric Laboret. Cela signifie que la maladie est très virulente : elle s’est propagée rapidement dans le troupeau à partir de la génisse infectée." Seule consolation pour l’éleveur qui avait fait abattre le troupeau : il devrait être autorisé à disposer des embryons prélevés sur ses vaches avant l’abattage pour sauvegarder sa génétique", détaille le président de la chambre.