Le pain de l'association « Robins des champs », 100 % local, est actuellement vendu dans une trentaine de boulangeries du Rhône.
Démarré en 2010, cette filière vient d'être reconnue GIEE (groupements d'intérêt économique et environnemental) par le ministère de l'Agriculture. Un site internet a été ouvert pour communiquer avec le grand public et les boulangers intéressés.
La démarche collective est partie d'une rencontre entre les céréaliers du groupe de développement de l'Ozon et un boulanger, Christophe Girardet. « Installés sur des exploitations spécialisées grandes cultures aux structures et au potentiel agronomique limités (terrains peu profonds, caillouteux), nous cherchions un moyen de nous protéger des fluctuations des cours des céréales, explique Romain Laliche, installé à Genas, à 25 km à l'est de Lyon, et président de l'association les Robins des Champs. De son côté, le boulanger recherchait une farine locale. Par l'intermédiaire de la chambre d'agriculture, il s'est mis en relation avec nous. Ses objectifs cadraient avec les nôtres. »Une collaboration s'est ensuite établie avec une petite minoterie familiale de la région : l'entreprise Dupuy Couturier, à Etrat, près de Saint-Etienne, dans la Loire. « Le moulin s'adresse à un réseau de boulangers qui veulent connaître l'origine de leur farine. »
SÉCURISER LES DÉBOUCHÉS
Le choix des variétés de blés est réalisé en août avec la meunerie. A la récolte, les blés produits sont stockés séparément, en variétés pures. Le groupe utilise les capacités de stockage disponibles dans deux des six exploitations. C'est selon les résultats des tests de panification que le chef meunier détermine ensuite les taux de mélange appropriés. « Pour le moulin, comme pour nous, le fait de travailler en direct permet de progresser sur la connaissance des qualités boulangères des variétés de blé et leur intérêt pour notre farine », apprécie Romain Laliche.
Le prix des céréales est fixé à chaque campagne. Après trois ans d'expérience, les producteurs reconnaissent qu'il n'est pas possible de se déconnecter totalement du marché. « On ne recherche pas le coup de poker mais un débouché plus sécurisé », expliquent-ils. Quant au pain, il n'est pas vendu plus cher aux consommateurs. Selon Romain Laliche, « un surcoût lié uniquement au fait que la farine est locale est impossible à justifier. En revanche, le nombre d'intermédiaires est réduit au maximum ».