Les records de températures mondiales pleuvent depuis plus d’un an. Juin 2024 ne fait pas exception avec des chaleurs sans précédent. Il devient le mois de juin le plus chaud jamais enregistré dans le monde, d’après un communiqué de presse diffusé par l’observatoire européen Copernicus le lundi 8 juillet 2024. Ce dernier affiche une hausse de « 0,67°C de plus que la moyenne de 1991 à 2020 et 0,14°C de plus que le précédent record établi en juin 2023 ».

L’Europe de l’Ouest, seule épargnée

En juin, pendant que le thermomètre était proche ou inférieur aux normales de saison (période allant de 1991 à 2020) en France et en Europe de l’Ouest, une majorité de l’humanité a subi des températures supérieures, voire exceptionnelles. En Arabie Saoudite, plus de 1 300 personnes sont mortes lors du pèlerinage de La Mecque, où le thermomètre a atteint jusqu’à 51,8°C dans la Grande Mosquée de la ville sainte de l’islam. En Grèce, l’Acropole a dû être fermée à la mi-juin, sous plus de 44°C.

Le nord de la Chine, dont Pékin, a été écrasé sous plus de 40°C, tandis que le sud du pays subissait des inondations. Le Kenya, l’Afghanistan et la France ont aussi connu des inondations catastrophiques, autre phénomène accentué dans le monde par le réchauffement climatique, qui augmente l’humidité maximale dans l’air et donc l’intensité potentielle des pluies.

Aux États-Unis et au Mexique, la vague de chaleur mortelle à la fin de mai et au début de juin a été rendue 35 fois plus probable par le changement climatique, a estimé le réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA). Sur le front des incendies, juin a conclu en Amazonie, où sévit une sécheresse historique, le pire premier semestre depuis vingt ans et la « situation d’urgence » a été décrété dans le Mato Grosso do Sul, au Brésil.

Baisse des températures à venir

Avec l’arrivée prévue d’ici à la fin de l’année du phénomène climatique cyclique La Niña, synonyme de températures mondiales plus fraîches, « on peut s’attendre à ce que la température mondiale diminue ces prochains mois, » a déclaré à l’AFP Julien Nicolas, scientifique du C3S.

La température mondiale de la fin de 2024 dépendra en grande partie de l’évolution de la chaleur des océans, qui recouvrent 70 % de la planète et dont la température de l’eau en surface se maintient très nettement au-dessus de toutes les annales depuis plus d’un an.

La chaleur hors norme à la surface de l’Atlantique Nord a ainsi renforcé la puissance de Beryl, un ouragan exceptionnel qui a dévasté les Antilles au début de juillet. « Si ces températures records persistent, en dépit d’un développement de La Niña, 2024 pourrait être plus chaude que 2023 », l’année la plus chaude jamais mesurée, « mais il est trop tôt pour le dire, » selon Julien Nicolas.