« En France, la sésamie du maïs pose de nouveaux enjeux sanitaires suite à son expansion vers le nord et l’absence de méthodes de biocontrôle contre la deuxième génération », expose Laure Kaiser-Arnauld de l’Université Paris-Saclay. Le ravageur représente 30 % des traitements insecticides (150 000 ha) et il n’y a pas de solution de biocontrôle satisfaisante contre la deuxième génération.
Des essais ont ainsi été menés en serre (1) pour étudier la possibilité d’utiliser Cotesia typhae comme agent de lutte biologique contre la sésamie. Cette nouvelle espèce d’hyménoptère parasitoïde originaire du Kenya est une solution prometteuse car "une espèce sœur, Cotesia flavipes, est produite et commercialisée au Brésil pour lutter contre la pyrale de la canne à sucre", explique Arvalis.
Efficace entre 15 et 25°C
Les quatre essais d’efficacité réalisés à Pau-Montardon (64) ont permis de montrer que le parasitoïde est efficace sur une plage de température allant de 15 à 25°C et ce dès les jeunes stades larvaires, validant la possibilité d’un lâcher annuel en début de première génération de sésamies. "La durée d’action de C.typhae observée après un seul lâcher est très encourageante car peu de méthodes possèdent une durée d’action aussi longue", souligne Laure Kaiser-Arnauld.
Si deux lâchers avaient été nécessaires, ce moyen de lutte ne serait pas rentable. Le lâcher pourrait être associé à celui des trichogrammes dans le cas d'une coinfestation par la sésamie et la pyrale du maïs.
Une autorisation d'introduction de C.typhae dans l'environnement doit être déposée afin d'estimer l'efficacité de ces lâchers au champ et les risques de dissémination. Reste aussi à étudier la production du parasitoïde à grande échelle.
(1) Dans le cadre d'un projet associant l’Université Paris-Saclay, le CNRS, l'IRD et Arvalis.