Solanacées : une nouvelle bactérie aux portes de la France

Dans un avis rendu le 12 juin 2025 qui faisait suite à une autosaisie de mai 2024, l’Anses émet plusieurs recommandations pour prévenir l’arrivée, sur le territoire français, de la bactérie R. pseudosolanacearum. Cette dernière appartient au complexe d’espèces Ralstonia solanacearum qui provoquent « le flétrissement bactérien sur de nombreuses cultures de la famille des solanacées, comme la pomme de terre, la tomate, l’aubergine et le poivron, mais peuvent également attaquer d’autres plantes hôtes appartenant à plus de 40 familles différentes », comme l’explique l’Anses.

L’agence sanitaire française souligne par ailleurs « la difficulté à l’éradiquer vu sa capacité de survie dans plusieurs matrices dont le sol », et estime la probabilité de son établissement en France « haute ». R. pseudosolanacearum est actuellement présente dans plusieurs pays de l’Union européenne (Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Pologne, Slovénie) et en Suisse. Elle y a été signalée sur des cultures sous serre, mais également sur des cultures de tomates de plein champ.

Contrôle aux frontières

L’Anses recommande dans l’immédiat le contrôle aux frontières françaises des végétaux à risque importés de pays contaminés, ainsi que leur « inclusion dès que possible dans la réglementation européenne vis-à-vis de R. pseudosolanacearum en imposant des exigences particulières entourant leur production ».

L’agence souligne également « l’importance de la sensibilisation des utilisateurs finaux (professionnels et particuliers) au risque d’introduction de la bactérie induit par le détournement du matériel végétal (tubercules, rhizomes, bulbes, racines) destiné à la consommation vers un usage de plantation ».

Enfin, l’Anses relève un manque de connaissance sur le spectre d’hôtes de la bactérie, les flux des marchandises produites et échangées au sein de l’Union européenne et sur la réelle présence de R. pseudosolanacearum dans le monde. Ces « points d’incertitude […] laissent penser que le risque associé à cette bactérie est probablement sous-estimé », estime-t-elle.