sur le réseau d’épidémiosurveillance.
Le territoire sous surveillance
Il s’agit d’une des composantes de la surveillance biologique du territoire qui permet de détecter l’entrée sur le territoire national et/ou le suivi des organismes nuisibles réglementés et/ou émergents, ainsi que la pression biotique liée aux organismes nuisibles non réglementés. Mis en place en 2009 dans le cadre du plan Ecophyto, il a pris la suite des avertissements agricoles assurés par les services régionaux de la protection des végétaux.
Des moyens en baisse de 23 % en 2019
Le CGAAER et le CGEDD ont été chargés d’une mission d’expertise relative aux réorientations à opérer sur le réseau d’épidémiosurveillance (financé dans le cadre du plan Ecophyto), dans un contexte où les moyens alloués à cette action ont été réduits de 23 % pour l’année 2019.
Cela « a conduit à l’arrêt en 2019 de certains bulletins de santé du végétal, essentiellement en zones non agricoles, et à des économies sur la plupart des postes qui ont diversement affecté les filières concernées », précise le rapport. L’analyse conduit à proposer une consolidation du dispositif grâce à huit recommandations.
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Fixer une stratégie nationale
Définir une stratégie nationale intégrée de sécurité sanitaire du végétal couvrant l’ensemble des organismes nuisibles à la santé des végétaux et la décliner dans chaque région en précisant notamment les rôles respectifs de l’État, des collectivités territoriales et des acteurs professionnels.
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Augmenter les redevances sanitaires
Revoir le dispositif actuel de financement de l’épidémiosurveillance en réservant à court terme une part de l’enveloppe de crédits Ecophyto pour financer les actions d’ampleur nationale. À moyen terme, les rapporteurs proposent d’examiner les possibilités de diversifier les ressources en augmentant notamment les redevances sanitaires, en sollicitant les conseils régionaux et en appelant à des contributions professionnelles.
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Améliorer l’observation des bioagresseurs
Pour améliorer et renforcer l’observation des différents systèmes végétaux et des principaux bioagresseurs, le rapport recommande entre autres d’établir un référentiel afin de garantir la représentativité du réseau, d’inciter les animateurs des groupes Dephy et « 30 000 », ainsi que les exploitations des lycées agricoles, à assurer des observations et de mobiliser les agriculteurs sur des protocoles d’observation allégée, à concevoir un outil de saisie au champ des données d’observation…
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Organiser les échanges
Dans leur rapport, le CGAAER et le CGEDD proposent de faire fonctionner à l’échelle nationale un dispositif d’échanges techniques et de travail collectif entre les animateurs d’une même filière sur les outils communs, les méthodes de l’épidémiosurveillance et la mutualisation des bonnes pratiques. Et pour cela de repenser la place à donner à la malherbologie.
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Clarifier la cible
Le document propose d’améliorer l’efficacité des bulletins de santé du végétal, en clarifiant le public cible prioritaire et en adaptant en conséquence la forme et les modalités de diffusion en privilégiant l’interactivité et les technologies numériques. Mais aussi d’examiner leur articulation avec les dispositifs de préconisation de la lutte phytosanitaire, de développer les bilans de fin de campagne et les compléter par un volet de précampagne pour diffuser notamment un conseil stratégique sur les méthodes de lutte alternatives et les mesures prophylactiques.
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Élaborer un schéma national des données
Les auteurs de l’évaluation préconisent également d’élaborer un schéma national des données de la surveillance biologique du territoire qui précise les modalités de production de ces données, l’organisation du système d’information pour leur gestion, la politique de leur diffusion, ainsi que la gouvernance de l’ensemble.
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Mettre en place un pilotage central
Le CGAAER et le CGEDD avancent l’idée de mettre en place à l’échelon national, une instance technique de pilotage de la modélisation pour l’épidémiosurveillance.
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Définir les données météo indispensables
Les rapporteurs proposent aussi de définir la cible des données météorologiques indispensables à un fonctionnement optimisé du dispositif de modélisation épidémiologique.