C’est la troisième attaque avérée de l’année dans le département du Gers. Samedi 2 août 2025 dans l’après-midi, des vautours fauves ont tué vivants un veau tout juste né et sa mère dans un élevage de Blondes d’Aquitaine, sur la commune de Mont-d’Astarac (Gers), à la frontière avec les Hautes-Pyrénées.

L’éleveur a constaté la présence de 70 à 80 vautours sur les deux carcasses au moment de venir les récupérer en tracteur, le lendemain matin. La chambre d’agriculture du Gers rapporte que deux autres attaques similaires ont eu lieu depuis le printemps, « sans compter les suspicions ».

L'agriculteur a constaté la présence de 70 à 80 vautours en allant chercher les carcasses en tracteur. (© Chambre d'agriculture du Gers)

Ce scénario est désormais parfaitement classique dans les départements pyrénéens et limitrophes. Le président de la chambre d’agriculture du Gers, Lionel Candelon, rapporte que la fréquence a augmenté récemment dans le Gers, le département occitan faisant face plus ponctuellement à ce cas de figure qu’auparavant.

Il soupçonne « un animal affamé qui vient se nourrir jusque dans les plaines des Pyrénées ». « Ce n’est plus un charognard mais un animal qui attaque des animaux en faible capacité de se défendre », estime-t-il.

« Alerter la chambre en cas d’attaque »

Le président de la chambre d’agriculture a écrit une lettre au préfet du Gers pour demander la possibilité pour les éleveurs d’effectuer des tirs de défense. Il demande aussi la mise en place de dossiers d’indemnisations, et encourage les éleveurs à alerter la chambre en cas d’attaque.

En février dernier, le ministère de l’Agriculture avait fait état d’attaques ante mortem « extrêmement rares », sur des « animaux malades, moribonds ou lors de vêlages difficiles », en réponse à un courrier du député du Tarn, Philippe Folliot. La rue de Varenne recommande de mettre sous protection en bâtiment ou par présence humaine les animaux vulnérables.

Pour Lionel Candelon, la détection des mises bas est actuellement particulièrement compliquée avec des intervalles vêlage-vêlage rendus « très espacés » par les effets de la FCO et de la MHE. « Nous constatons que les naissances s’étalent d’avril à août, au lieu d’avril à mai. Il est difficile pour les éleveurs de suivre ».

La question des attaques de vautours sur animaux vivants a de nouveau été portée à l’attention de la ministre de l’Agriculture le 29 juillet par le député de la troisième circonscription de l’Aude, Julien Rancoule, dans une question écrite au ministère.

« Longtemps considérés comme nécrophages, les vautours adoptent désormais des comportements de plus en plus agressifs envers des animaux vivants, notamment les jeunes bovins, ovins et porcins en situation de mise bas ou d’affaiblissement. Ce phénomène, initialement marginal, tend aujourd’hui à se généraliser et provoque une vive inquiétude au sein du monde agricole, déjà fragilisé », rapporte-t-il, de concert avec les constatations sur les autres départements touchés.