« En novembre, nous avons été alertés par un éleveur de l’Eure en production laitière qui a vu échapper de son silo de maïs, un gaz de couleur orangée à l’odeur piquante et désagréable », explique Olivier Leray, référent chef produit climat de Littoral Normand. Le dioxyde d’azote en cause ici est très irritant pour les voies respiratoires et la peau. Il est potentiellement mortel.

Olivier Leray souligne que ce phénomène inhabituel dans l’ouest de la France est normalement causé par une captation d’azote excessive par les plantes, associée à un stress thermique ou hydrique. Dans le cas signalé, le facteur déclencheur n’a pas été identifié à ce jour. Un élevage allaitant de l’Orne a depuis fait part d’une situation similaire à Littoral Normand.

Éloigner les animaux

« Avec l’adoption des ceintures de boudins, les silos sont plus étanches, ce qui pourrait favoriser d’autres cas, alerte Olivier Leray. Face à ce gaz, il convient de débâcher, de ne pas rester à proximité et surtout d’éloigner les animaux domestiques. En effet, le gaz est plus lourd que l’air et reste au sol. » La présence de rongeurs morts à proximité peut d’ailleurs être un signal d’alerte.

Causée par une déviation des fermentations dès le début de la conservation, la production de dioxyde d’azote se poursuit pendant les trois premières semaines. Apparaissant couramment dans les trois ou quatre jours suivant l’ouverture du silo, ce gaz se dissipe en moins d’une dizaine de jours. Le fourrage peut être distribué après ce délai.

En cas de besoin, afin de limiter les problèmes d’inappétence, il est possible de limiter les doses de l’ensilage concerné en introduisant un fourrage complémentaire dans la ration. « Les scenarios climatiques de plus en plus atypiques pourraient s’avérer propices à l’apparition de ce gaz », note Olivier Leray. En cas de doute et d’irritation du nez, de la gorge ou de la poitrine, il convient de consulter un médecin.