La nouvelle a suscité des interrogations sur d’éventuelles représailles saoudiennes contre le choix du président Jair Bolsonaro de déplacer de Tel-Aviv vers Jérusalem l’ambassade du Brésil en Israël, en visant une industrie emblématique du pays. Les sources officielles n’ont divulgué ni les raisons de cette suspension des importations, ni le nom des groupes touchés.
Représailles politiques
La presse brésilienne a affirmé que le géant BRF faisait partie des entreprises visées par l’Arabie Saoudite, ce qui a contribué à la baisse de 5,02 % de l’action à la Bourse de Sao Paulo le 22 janvier. Le titre qui a chuté le plus lourdement à la clôture, de 5,47 %, était celui d’un autre groupe, Marfrig. Les deux entreprises n’ont pas commenté cette baisse.
Les pays arabes font partie des grands acheteurs de viande brésilienne, avec des exportations estimées à un milliard de dollars par an. « L’ambassade n’a toujours pas été déménagée, on va vite en besogne », a commenté le vice-président Hamilton Mourao, interrogé par la presse, ne donnant aucune indication sur la date à laquelle ce déménagement pourrait avoir lieu.
Réunion de crise
L’Association brésilienne des protéines animales (ABPA) a rappelé dans un communiqué que le pays comptait 58 usines certifiées pour l’exportation de volailles, dont 30 qui « expédient effectivement leurs produits ». « Cet agrément a été le résultat de la mission que le royaume a envoyée au Brésil en octobre 2018 », a-t-il précisé.
Le Brésil a exporté en 2017 quelque 437 000 tonnes de volaille vers l’Arabie Saoudite «, a-t-il ajouté. La ministre, Tereza Cristina, a organisé une réunion de crise avec les industriels mardi soir à Brasilia. « L’ABPA est en contact avec le gouvernement brésilien afin de tenter, avec le royaume d’Arabie Saoudite, de répondre aux questions éventuelles », a écrit l’organisation.